Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont apprécié les performances macro-économiques de l'Algérie pour l'année 2012. Les deux organisations financières mondiales insistent sur la nécessaire diversification pour assurer une croissance durable et agir sur le chômage du pays. Les indications préliminaires livrées par le FMI préviennent que la viabilité budgétaire et la stabilité financière à moyen terme du pays deviennent davantage tributaires de la volatilité des cours du pétrole. Selon les données livrées par cette institution, l'excédent du compte courant devrait atteindre 8,2% du PIB, en raison de réserves de change «très confortables» (près de 187 milliards de dollars en juin). Elle note aussi que la dette extérieure demeure «très limitée», la position du Fonds de régulation des recettes nettes de la dette publique ayant atteint 26% du PIB. Notant que la vulnérabilité aux prix des hydrocarbures s'est accrue, le FMI précise à ce propos que le prix du pétrole assurant l'équilibre des finances publiques s'est établi à 121 dollars en 2012. Aboutissant aux mêmes conclusions, la Banque mondiale juge pour sa part que l'augmentation des dépenses et la hausse du déficit budgétaire en Algérie «ont peu de chance d'être soutenables à moins que le prix du pétrole reste à un haut niveau, comme il l'est actuellement». L'autre point relevé par le FMI concerne la croissance qui continuera, à court terme, d'être tirée par le haut, «en raison des investissements publics et du programme d'investissements de Sonatrach». En raison de la dégradation de l'économie mondiale, dans le sillage de la tourmente financière dans nombre de pays développés, le FMI révise à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Algérie. Alors qu'il pronostiquait une croissance de 3,1% du PIB, en avril 2012, il relève que celle-ci n'aura été que de 2,6% en octobre dernier. Le FMI fait valoir que l'accélération de la croissance en Algérie, «qui reste inférieure à son potentiel», est nécessaire pour réduire le chômage latent qui affecte le pays. Selon lui, celle-ci devrait être, à la fois, appuyée par la préservation de l'investissement public et des réformes structurelles, ainsi que par le soutien du secteur privé, à travers l'amélioration du climat des affaires et des réformes de développement du secteur financier. «La priorité, préconise-t-il, est de tirer profit de la hausse actuelle des prix de pétrole pour diversifier l'économies». Le FMI considère cette donnée d'autant plus importante que les dépenses publiques dans des pays à l'image de l'Algérie qui ont augmenté à un niveau tel qu'une baisse notable des prix de pétrole «pourrait miner leur situation budgétaire et mettre en péril la croissance et les investissements en cours dans leur secteur des infrastructures». La Banque mondiale constate de son côté que si les pays exportateurs de pétrole du Mena, à l'exemple de l'Algérie, «ont très nettement bénéficié de l'envolée des prix du pétrole, ils restent toujours vulnérables à une chute brutale de ces cours». Concernant la position des pays en terme de dette et de réserves de change pour 2012, l'institution de Bretton Woods classe l'Algérie comme le pays le moins endetté par rapport à ceux de la région Mena et celui du plus gros détenteur de réserves officielles de change après l'Arabie Saoudite, «avec des prévisions de clôture de l'année 2012 de l'ordre de 200 milliards de dollars».