Les négociations avec les groupes armés doivent s'inscrire dans le principe républicain et la laïcité. Le Premier ministre malien Diango Cissoko, en tournée en Afrique de l'Ouest, a été reçu vendredi à Dakar par le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall auquel il a remis un message du président malien par intérim, Dioncounda Traoré. "Je suis porteur d'un message du président" Traoré au président Sall, "nous avons parlé de la crise malienne. Le président Sall est un fin connaisseur de ce dossier", a affirmé M.Cissoko à l'issue de l'entretien, dans une déclaration diffusée par la télévision publique sénégalaise RTS. Il s'agit "d'un message de fraternité qui montre la gratitude du président malien à l'égard du Sénégal ́ ́, voisin du Mali (près de 420 km de frontière terrestre), a de son côté affirmé le président Macky Sall à la presse malienne qui accompagnait M.Cissoko. ́ ́Dans cette crise ́ ́ au Mali, ́ ́le Sénégal a joué sa partition pour que les choses évoluent positivement à la suite de la résolution 2085 de l'ONU et pour que les conditions de la reprise en main se précisent. (...) Nous restons toujours déterminés à côté du Mali pour la reconquête totale de son territoire mais également pour que la République soit la seule expression telle que l'a voulue le peuple malien ́ ́, a ajouté M.Sall. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 20 décembre cette résolution approuvant le déploiement d'une force armée internationale au Mali, dont le Nord est entièrement dominé depuis juin par des groupes islamistes armés incluant Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Aucun calendrier précis n'a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes selon l'ONU, qui a également insisté sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord rejetant le terrorisme et la partition du pays. Diango Cissoko était arrivé jeudi soir à Dakar, où il a été accueilli par son homologue sénégalais Abdoul Mbaye. Il a quitté vendredi à la mi-journée le Sénégal, dernière étape de sa première tournée en Afrique de l'Ouest depuis sa nomination le 11 décembre comme Premier ministre. Son périple, entamé mercredi, l'avait notamment conduit au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire où il a souhaité jeudi qu'une intervention militaire africaine soit engagée ́ ́le plus rapidement possible ́ ́ au Mali. Le même jour à Bamako, les ministres maliens des Affaires étrangères, Tièman Hubert Coulibaly, et de la Communication, Manga Dembélé, ont affirmé qu'il n'y aura pas d'élections avant la reconquête des régions du Nord, a rapporté la télévision publique malienne Ortm. L'organisation des élections et la libération des régions occupées font partie des missions fixées aux autorités de transition mises en place après le coup d'Etat militaire du 22 mars. Il n'y aura pas de scrutin avant la reconquête du Nord, "nous ne sommes pas un gouvernement de menteurs. (...) Tout est clair, on ne cache rien derrière", a dit Tièman Hubert Coulibaly. Quant aux négociations évoquées avec les groupes armés présents sur le terrain dans le nord du Mali, elles ont des "préalables", a précisé Manga Dembélé: "Il faudrait qu'ils (ces groupes armés) soient maliens, il faudrait qu'ils s'inscrivent dans le principe républicain. (...) L'intégrité n'est pas négociable, la laïcité n'est pas négociable".