Close samedi soir, cette édition a été marquée par une participation étrangère de qualité ainsi que par la présence de six ensembles algériens représentant les trois écoles de musique andalouse. Les amateurs de musique andalouse et des musiques anciennes ont eu l'occasion, lors de la 7e édition du Festival international de musique andalouse et musiques anciennes (Fimama, 20-29 décembre), d'apprécier des concerts marqués par des innovations apportées aux musiques anciennes européennes et asiatiques. Close samedi soir, cette édition du Fimama a été marquée par une participation étrangère de qualité ainsi que par la présence de six ensembles algériens, de niveaux différents, représentant les trois écoles de musique andalouse. Les musiques médiévales, surtout baroques, répandues dans les cours royales européennes du XVIe siècle, ont inspiré plusieurs troupes musicales européennes dont les britanniques du luth consort Farewell, l'ensemble espagnol Looking back'' ou encore le musicien italien Mimmo Epifani. Chacun à leur manière, ces musiciens ont apporté des retouches à des compositions datant parfois de plus 400 ans et qui reviennent aujourd'hui sur scène enrichies d'instruments modernes ou métissées d'influences étrangères. Alors que l'Italien Mimmo Epifani a introduit la basse et un énergique jeu de mandoline pour palier les lenteurs et les temps de silence des compositions classiques, l'allemand Andreas Prittwitz a substitué, lui, le saxophone au violoncelle dans des compositions de Jean-Sébastien Bach, tout en mettant en avant le luth occidental. Dans le même esprit novateur, la portugaise Ana Sofia Varela, une des plus grandes chanteuses de Fado et le guitariste Pedro Joia ont offert au public algérois, plutôt connaisseur, une nouvelle approche du Fado, plus contemporaine et ouverte sur d'autres musiques du monde. Les musiciens qui se sont succédé sur la scène de la salle Ibn Zeydoun d'Alger s'accordent à dire qu'il est nécessaire de retravailler le répertoire ancien afin de le pérenniser, à condition de le maîtriser et de ne jamais toucher à son essence.La programmation artistique du festival s'est aussi intéressée à d'autres horizons de la musique classique avec des concerts de Radif (musique classique iranienne) et les performances des musiciens indiens Rishab Prasanna et Mosin Kawa qui ont fait découvrir au public la musique classique de leur pays. La démarche novatrice s'est également étendue au répertoire andalou, avec les changements introduits par Sid Ahmed Larinouna, un musicien formé au chant classique occidental qu'il a mis au service de la nouba algéroise, et par Tahar El Hassar, présenté comme un virtuose du rbab, qui est monté sur scène sans orchestre ne comptant que son luth et sa seule voix. Cependant, tout un volet de la programmation, celui des conférences et master class, a été annulé faute de public, selon le commissaire du Fimama, Rachid Guerbas. Le public était, par contre, au rendez-vous des concerts et s'est montré intéressé et exigeant, portant son intérêt sur l'un ou l'autre des deux répertoires proposé: l'andalou et les musiques anciennes d'Asie et d'Europe. A noter que l'Algérie et le Maghreb n'ont été représentés que par des ensembles de musique andalouse, alors même que le patrimoine musical de cette région est beaucoup plus riche et renferme des musiques remontant très loin dans le temps. Si le concept du Festival ouvre cet évènement culturel à toutes les musiques anciennes du monde, la programmation a limité, en réalité, l'andalou à la musique dite savante dans le Maghreb, éliminant du coup tout un pan du patrimoine musical maghrébin. Un espace d'échange musical à tout de même été créé au profit des musiciens maghrébins nommé l'Ensemble maghrébin, une expérience qui tente de s'éloigner du dogmatisme imposé par chaque école de musique andalouse pour explorer les liens entre les différents patrimoines.