«La vente et l'achat des sièges qui existaient déjà au Sénat, ne cessent de prendre des proportions alarmantes» La discipline partisane est balayée par la corruption politique et l'argent sale. Le RND s'est adjugé la moitié des siéges pourvus pour les sénatoriales du 29 décembre dernier, tandis que le FLN est sorti vaincu à l'issue de ces consultations du collège des élus locaux. Le parti d'Ahmed Ouyahia, qui a pu avoir en son nom 21 sièges, s'est vu rejoint par trois autres indépendants. «Avec ses 20 sénateurs restants, le RND aura 44 sénateurs pour les trois prochaines années», a estimé hier le porte-parole du parti, Miloud Chorfi. «La vente et l'achat des sièges qui existaient déjà au Sénat, ne cessent de prendre des proportions alarmantes», a indiqué Si Affif. La discipline partisane est la grande absente durant ces sénatoriales, sinon il est difficile d'expliquer l'inadéquation des résultats obtenus par le FLN qui a obtenu près de 8000 sièges lors du double scrutin pour le renouvellement des APC et APW. Le non-respect des consignes de la direction par les nouveaux élus, mais surtout «les alliances et combines conclues par les différents partis au détriment du FLN», expliquent le recul du parti majoritaire, dira si Affif. Au-delà de l'argent sale, les redresseurs du FLN, reprochent à Abdelaziz Belkhadem d'ouvrir les listes du parti aux entrepreneurs et les détenteurs de la chkara au préjudice des vrais militants du parti. La débâcle du parti majoritaire se poursuit car il n'a obtenu que 16 siéges alors que 32 sur 48 membres renouvelés sont issus de ses rangs tandis que 11 autres sont issus du RND. Avec son recul en terme de résultats, le FLN perd aussi sa domination au Conseil de la nation. Sur les 53 sénateurs qu'il comptait au Sénat avant le 29 décembre dernier, 32 sont recensés parmi les sortants puisque leur mandat a expiré. Tout compte fait, le FLN dégringole à la deuxième position avec 38 sénateurs seulement. Cela même si à travers le communiqué de son bureau politique, le FLN s'est consolé de rappeler que «tout au long de ces huit dernières années, le FLN a toujours réussi à préserver sa position de première force sur l'échiquier politique dans le sillage de six scrutins populaires et trois scrutins indirects». Encore une fois, la projection de Abdelaziz Belkhadem de préserver la position de première force politique du FLN n'est pas au rendez-vous. Ni les 1000 communes ni encore moins le maximum des sièges au Conseil de la nation ne sont acquis pour redorer le blason du secrétaire général du parti auquel est attribué à travers son bureau politique et ses mouhafedhs, le choix des candidats. Le FFS de son côté a obtenu deux sièges pourvus dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa. Le Mouvement populaire algérien (MPA) a remporté un siége dans la wilaya de Relizane. Ainsi, à eux seuls, le FLN et le RND ont eu la part du lion en acquérant 40 siéges. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Bouguerra Soltani a obtenu zéro siège. Le Conseil de la Nation est composé de 144 membres répartis comme suit: deux représentants par wilaya. Pour le tiers restant, il est désigné par le président de la République «parmi les personnalités nationales influentes». C'est ce qui est communément appelé le tiers présidentiel. Actuellement, le Sénat est dominé par le FLN et le RND. Il s'agit donc de désigner par élection au niveau de chaque wilaya leurs pairs pour siéger au Conseil de la nation au titre de la moitié des membres élus parmi les 96 aux côtés des 48 autres désignés au titre du tiers présidentiel. Les membres de la chambre haute ne seront pas investis de tous les droits attachés à la fonction parlementaire, car leur rôle se limite à l'adoption des lois sans pouvoir proposer des amendements, à l'instar de leurs pairs de la chambre basse. Si la composition de l'APN est revue en hausse, la réforme de la composition du Conseil de la nation pour mieux présenter la réalité démographique et les collectivités territoriales, tarde à voir le jour. L'exiguïté de l'actuel siège du Sénat a rendu impossible l'accroissement des effectifs du Conseil de la nation, selon certaines informations. Enfin, 24 nouveaux sénateurs seront désignés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Parmi les 24 sénateurs sortants figure l'actuel président, Abdelkader Bensalah. Ce dernier sera peut-être reconduit par le chef de l'Etat.