Les sénatoriales se présentent comme un test pour le RND, El Islah, et particulièrement pour le FLN, miné par les dissensions. à moins d'un mois de la date de renouvellement partiel du Conseil de la nation, le FLN, le RND et El Islah affûtent leurs armes. Ces partis politiques, qui ont obtenu les trois meilleurs scores aux élections locales d'octobre 2002, procéderont au cours de cette semaine aux primaires, en vue de dégager leurs candidats, parmi les élus locaux, aux élections sénatoriales. Parallèlement, ils cherchent des alliances stratégiques avec l'ensemble des formations représentées aux assemblées locales. Avec ses quelque 5 000 élus locaux, le FLN devrait, dans l'absolu, profiter pleinement de l'échéance électorale du 30 décembre prochain pour améliorer sa représentativité dans la Chambre haute. Actuellement, il possède dix-sept sénateurs, dont douze élus. Il n'en demeure pas moins que la sérieuse crise que traverse le parti, l'empêche de réussir une pareille prouesse. Les dissensions ne feront, naturellement, qu'effriter le poids du FLN. D'autant qu'aucun compromis ne semble possible entre les partisans et les détracteurs de Ali Benflis. Les responsables du Front sont intransigeants. Il n'ont eu de cesse, lors de sorties sur le terrain (la dernière en date celle de Abdelmajid Attar à Boukadir), de répéter qu'ils s'attelleront “à barrer la route aux candidatures déclarées au nom du mouvement de redressement”. Les meneurs du mouvement de redressement, dirigé provisoirement par Abdelaziz Belkhadem, tiennent toutefois un autre langage. “Là où nous avons la majorité des voix des élus FLN, nous contracterons des alliances avec d'autres formations politiques pour obtenir le siège. Dans certaines wilayas où nous ne sommes pas nombreux, nous ne nous opposerons pas aux candidatures des pro Benflis”, nous dira l'ex-député Si Affif. Le renouvellement partiel du Sénat se présente dès lors comme un énième test des rapports de force au sein du FLN. Si la direction du parti rassure sur la cohésion des rangs de ses élus, le mouvement de redressement revendique 3 300 élus locaux. Le RND n'est pas épargné, non plus, par des turbulences qui ne manqueraient pas d'influer négativement sur ses performances potentielles. “Il n'est pas évident que le RND parte aux sénatoriales en rangs unis, à cause des ambitions personnelles”, a affirmé un cadre de ce parti. Même si les voix des élus du rassemblement ne se cristallisent pas autour du seul candidat gagnant des primaires, le parti se maintiendra comme une force importante au Conseil de la nation. “Le RND gardera trente-cinq sénateurs, qui n'ont pas encore achevé leur mandat. Il pourra gagner une dizaine de sièges supplémentaire. Avec ce chiffre, ses voix comptent énormément lors des votes”, nous a expliqué notre interlocuteur. Selon un article de la Constitution, les lois, adoptées par l'APN, sont avalisées par le Conseil de la nation aux trois quarts de ses membres, c'est-à-dire trente-six sénateurs ont la latitude de bloquer une loi. Ce qui revient à conclure que dans la future configuration du Sénat, deux groupes jouiront de ce pouvoir, celui du tiers présidentiel et celui du RND. Malgré sa percée appréciable dans les assemblées locales où il compte 1 654 élus et les meilleurs pronostics, le MRN ne peut pas prétendre obtenir plus qu'une dizaine de sièges au Sénat. “Nous sommes majoritaires dans 54 APC, mais nous devons faire des alliances dans une centaine de localités”, a confirmé Djahid Younsi, député de la formation présidée par Abdallah Djaballah. “Nous sommes en contact, en permanence, avec tous les partis politiques”, a ajouté le parlementaire. Le MSP et le FFS, qui comptent actuellement, chacun, trois sénateurs, ne préserveront, sans aucun doute, qu'une représentativité encore plus symbolique. S. H.