Pendant que le parti de Hocine Aït Ahmed s'occupe des «traîtres», son «frère-ennemi» crie au complot. Après quelques jours de l'installation de toutes les Assemblées communales, le calme ne semble pas au rendez-vous au sein des partis politiques. Du côté du RCD, le tumulte a comme origine, la convocation du sénateur Mohand Ikherbane par le tribunal d'Azazga, jeudi dernier. Dans une déclaration rendue publique mardi dernier, le parti de Mohsen Belabès accuse ouvertement le pouvoir de vouloir mettre au pas la formation politique qui vient juste de boycotter les élections sénatoriales. Dans sa charge, le RCD affirmait que ce même pouvoir peut compter sur une égale radicalité des militants pour dénoncer et combattre ce qu'il considère comme de misérables manoeuvres. De son côté, le FFS crie à la corruption qui gangrène la scène politique. A ce titre, justement, le parti de Aït Ahmed a, dans une déclaration rendue publique hier, condamné les trahisons de certains élus qui, estime-t-il, une fois élus fuient leurs responsabilités vis-à-vis de leurs électeurs et de leur parti politique. A ce chapitre justement, le FFS a, publiquement, enlevé la couverture politique à une élu de la mairie de Tizi Ouzou. En effet, la veille du Nouvel An, Mohand Ikherbane, membre du conseil de la nation a été convoqué par le juge près le tribunal d'Azazga pour une affaire qui remonte à 2010. Une mosquée a, pour rappel, été le point de discorde entre les villageois d'Aghribs qui refusaient la construction d'une nouvelle mosquée alors que leur localité en avait déjà une, construite depuis plusieurs siècles. Les initiateurs étaient des membres de l'association religieuse. Par ailleurs, l'autre grief retenu par le RCD au pouvoir est d'avoir violé l'immunité parlementaire dont bénéficie encore M.Ikherbane. De son côté, le FFS vient de sortir une batterie de sanctions contre les élus qu'il considère être des traîtres. Enlever la couverture politique à des élus est un moyen, selon la direction du parti, de se dissocier de ce genre d'élus qui subtilisent les mandats électoraux. A noter également que les dissidents du parti de Aït Ahmed comptent tenir une rencontre dont le lieu n'a pas encore été dévoilé. L'appel à cette rencontre a été lancé par Samir Bouakouir, candidat déçu aux élections législatives de mai comme représentant de l'émigration. Enfin, notons qu'aucun des deux partis ne s'est présenté dans les 67 communes de la wilaya. Signe que la corruption dans le milieu politique n'est pas le seul problème. Les partis eux aussi, devraient, passer à un examen de conscience pour déceler les véritables causes de leur déclin. Certains observateurs affirment même que la corruption politique est la conséquence de la gestion interne de ces structures politiques. Beaucoup de véritables militants intègres et d'éminences grises se sont retrouvés écartés et marginalisés par une cohorte d'opportunistes qui ne se manifestent qu'à l'arrivée des échéances électorales. Avant de s'occuper de l'ennemi d'en face, il faudrait combattre celui de l'intérieur, préconisent d'anciens militants des deux partis.