Le message de Hocine Aït Ahmed appelant la direction du FFS à prendre des sanctions fermes contre les «responsables» accusés de «comportement fractionnel» au sein du parti ne tardera pas à connaître une application. C'est, en effet, ce que des sources du parti nous révèlent, en assurant que cela se fera dans les quelques jours à venir. Sortir d'une élection, préparer un retour à l'Assemblée et faire face à des dissidences internes, pour le plus vieux parti de l'opposition, l'heure «est plus que jamais au resserrement des rangs». Samir Bouakouir, un des nouveaux frondeurs, candidat non élu à la députation pour la zone 1 en France, qui avait appelé à une conférence nationale des cadres pour dénoncer l'actuelle direction du parti, est revenu hier à la charge : «Un parti comme le FFS, qui a su résister à toutes les tentatives de normalisation pour préserver ses racines sociales et populaires, est aujourd'hui à un tournant décisif. Jamais le risque n'a été aussi grand de le voir, du moins son appareil, renoncer à ce qui fait sa particularité dans l'insondable ‘champ politique' algérien : sa radicalité politique.» C'est en ces termes que M. Bouakouir s'est attaqué une nouvelle fois à la direction du parti, avec qui il avait mené campagne pour la participation aux élections législatives. Ce cadre du FFS réagit aux menaces de sanctions et dit qu'«elles donnent une piètre image politique d'une ‘direction' inquiète à l'idée d'un libre débat garanti par les textes statutaires», tout en dénonçant une «entreprise de domestication de l'opposition radicale et pacifique». Un membre de la direction du parti a qualifié les propos tenus par Samir Bouakouir de «combat d'arrière-garde» et d'assurer : «Le FFS ne se fera pas dicter sa conduite ni dans un sens ni dans l'autre.»