Le FFS version Bouakouir, Djeddaï, Zenati, Bouhadef et feu Debaïli...fait partie d'un passé lointain. L'éthique politique au sein du FFS se raffermit. En dépit des maigres résultats des dernières élections, le plus vieux parti de l'opposition aura réussi à sauver la face. Il vient de briser un autre tabou, après la remise, par son premier secrétaire national, de son mandat. Karim Tabbou tire sa révérence, reconnaissant, ainsi, l'échec de son parti à fédérer les Algériens autour de son programme électoral. La «timide» prestation du premier secrétaire national, lors de la campagne électorale ne peut pas être éclipsée par ce «coup de théâtre». Elle a été relevée, aussi bien par les militants du FFS que par l'opinion publique. Ça crevait l'ouie et ça sautait aux yeux. Le discours, tenu par M.Tabbou, était en décalage par rapport à la nature du scrutin. Au point où l'on s'est demandé si le premier secrétaire national s'est trompé d'élection. En effet, alors que les autres partis ont développé des thèmes de campagne en relation avec le vécu quotidien et les préoccupations des populations locales, Karim Tabbou ne s'est pas départi du discours classique de son parti. Même le langage utilisé n'était pas approprié. En s'attardant sur la problématique des listes rejetées et en adressant des attaques à l'encontre de l'administration et du ministre de l'Intérieur son thème de prédilection, M.Tabbou n'a-t-il pas fait fausse route? Le parti de M.Aït Ahmed qui vient d'être «délogé» de ses fiefs traditionnels, compte, à travers la démission de son premier secrétaire national, détourner les regards. Même si ce n'est pas la première fois que cette formation politique radie, lève la couverture politique ou soumet à des mesures disciplinaires des militants, élus et même membres de la direction nationale. Même si le «geste» de M.Tabbou est symbolique, il donne à réfléchir quant à la gestion du parti, rongé depuis quelque temps par une crise aiguë. Sa résolution a été l'un des échecs du dernier congrès du parti, qui était pourtant l'occasion idéale au président charismatique, M.Hocine Aït Ahmed d'opérer des réaménagements de fond. La montée au créneau des «anciens» et des militants de l'émigration, l'éviction de militants qui ont «osé» critiquer le mode de fonctionnement du parti, a donné lieu à une véritable Bérézina au sein du parti. Un «carnage» qui n'a pas manqué d'abattre le moral des militants. Pour la plupart d'entre eux, le FFS version Bouakouir, Djeddaï, Zenati, Bouhadef et de feu Debaïli, fait partie d'un passé lointain. Entre la nostalgie des militants de voir le parti renaître de ses cendres et les tentatives de musellement, imposées par les instances dirigeantes du parti, un déclic s'impose. Le prochain conseil national et le message traditionnel que devrait adresser le président Aït Ahmed aux cadres du parti, pourraient amorcer un mouvement de redressement, aussi bien dans le choix des membres du secrétariat national que dans le mode de fonctionnement du parti. A noter que, selon des informations de dernière minute, Aït Ahmed opterait plutôt pour la continuité en reconduisant Karim Tabbou. Et pour conférer plus de dynamisme à l'action du parti, le président du FFS aurait dépêché Mohand Amokrane Chérifi qui suivra de «près» les activités du parti.