Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé hier que la justice algérienne “s'enfonce dans la dégradation", suite à la convocation, par le tribunal d'Azazga, du sénateur Mohand Ikherbane, en “violation de la loi". “Aux ordres, soumise et arbitraire, la justice algérienne, instrument de tous les abus, n'en finit pas de s'enfoncer dans la dégradation", écrit le RCD dans un communiqué rendu public hier. Sans avoir procédé à la levée de l'immunité parlementaire dont il jouit, M. Ikherbane, membre du Conseil de la nation, a été convoqué et entendu, il y a quelques jours, dans l'affaire, datant de 2010, opposant la population d'Aghribs et des islamistes salafistes du village qui voulaient imposer la construction d'une mosquée. Le RCD, cité dans l'affaire, avait apporté son soutien à la population qui s'opposait à ce projet d'autant que le village dispose d'une mosquée séculaire qui venait d'être réhabilitée. “En s'abîmant dans des provocations qui conjuguent la manipulation de marginaux salafistes et l'asservissement de la justice contre un parlementaire de l'opposition, bafouant et violant ses propres lois, le pouvoir tente de faire passer la menace d'une mise au pas que rien ne saurait arrêter", soutient le RCD qui ajoute que “cet abus" n'est pas le seul cas d'instrumentalisation de la justice contre le parti. “S'ajoutant à la comparution devant le tribunal d'Azazga du sénateur du RCD, l'agression de notre élue de Batna, Mme N-K Fatima et la relaxe en deuxième instance de Mohand-Chérif Hannachi, l'éternel allié du régime, pour une affaire l'opposant à un ex-responsable du parti, ex-PAPW, Mahfoud Belabbès, viennent rappeler à quel point le régime est prêt à s'abaisser pour faire taire toute voix dissonante au moment où il annonce en boucle l'avènement de réformes démocratiques", écrit-il. Le RCD, qui considère que cette “avalanche d'abus" est une réaction du pouvoir aux positions du parti, lequel exige la dissolution de la police politique, la destitution d'un chef de l'Etat “impotent" et la restitution du sigle FLN à la mémoire collective, promet “une égale radicalité à dénoncer et combattre ces misérables manœuvres". “Cette affaire de violation de l'immunité parlementaire qui vise, encore une fois, le RCD, ne fait que renforcer la détermination du collectif militant qui voit dans ces provocations un motif supplémentaire pour l'éradication d'un système qui discrédite l'Etat, déstructure la société et humilie la nation", conclut le texte. K K