Le président inaugurera plusieurs réalisations. «Ce sera un accueil froid à l'image du temps glacial qui s'abat sur la wilaya ces dernières 48 heures qui sera réservé au président de la République au cours de sa visite de travail dans la wilaya de Jijel», clame un groupe de jeunes rencontrés, hier, près du siège de la wilaya. Pour ces jeunes, la visite du président est un non-événement du fait qu'«aucun projet d'avenir n'est inscrit dans son programme d'inspection et de travail». En effet, excepté les réfections effectuées le long du tronçon que devra emprunter le chef de l'Etat, rien ne laisse voir que la ville, chère à Ferhat Abbas, s'apprête à accueillir en son sein le premier magistrat du pays. En outre, la wilaya de Jijel, qui comprend 11 daïras et 28 communes pour 200.000 habitants, «n'a pas bénéficié du moindre projet de développement, ces dernières années», souligne un cadre de l'APC. Pour ce dernier, la raison réside dans le fait que la commune de Jijel est gérée par des personnes cupides et ignorant les vrais besoins de la population. Et pourtant, ces cinq dernières années, une enveloppe de 2030 milliards de centimes a été consommée sans que le taux de chômage connaisse une baisse sensible. Le dernier est estimé à 39% de la population active. Pour résoudre ce problème, les autorités locales tablent sur une enveloppe budgétaire supplémentaire de 100 milliards de centimes. Une telle enveloppe ne saurait, malheureusement, résorber l'habitat précaire évalué à 30.000 gourbis, dont 16.000 situés uniquement dans la périphérie du chef-lieu de wilaya. En contrepartie et paradoxalement, 10.000 logements finis attendent acquéreur. Ce qui a causé une perte sèche de 17 milliards de centimes à l'Opgi. Tandis que la zone franche de Bellara, qui a consommé une facture de 147 milliards de centimes devant donner un essor au développement dans la région, est devenue, par la force des choses, un lieu de pâturage pour vaches égarées. Le même constat reste valable pour le port de Djendjen ayant nécessité un budget de 100 milliards de centimes, mais ne fonctionnant qu'à 39% de ses capacités. C'est à tous ces projets que le président de la République devra donner un coup de fouet au cours de sa visite d'inspection. Le chef de l'Etat devra également lancer le projet de distribution du gaz dans les communes de l'Emir-Abdelkader et Kaous. Au cours de sa visite de deux jours, le président aura l'insigne honneur d'inaugurer plusieurs réalisations, à l'instar du projet de 1800 places pédagogiques au centre universitaire de Jijel et d'un centre d'hébergement de 500 places. Parallèlement, le chef de l'Etat devra s'enquérir du taux d'avancement des travaux de la centrale électrique de Ziama-Mansouriah, en arrêt depuis le mois d'octobre 1995, à la suite d'un acte de sabotage de la vanne de tête qui a occasionné d'importants dégâts dans la galerie d'amenée. a restauration de cette centrale devra contribuer à éviter les délestages et de répondre aux pointes de consommation du réseau. C'est dire que beaucoup d'espoirs des citoyens reposent sur cette visite du président de la République, pour peu que le suivi des projets soit de rigueur afin de donner un nouvel élan à la wilaya de Jijel et la faire sortir de sa léthargie et panser les blessures que lui a causées, une demi-décennie durant, un terrorisme aveugle.