La foule, peu nombreuse, qui est venue l'acclamer, comparée à celle qu'il drainait dans les autres wilayas se recrute essentiellement dans la population juvénile. Le temps maussade qui règne ces jours-ci à Jijel est peut-être pour quelque chose dans l'accueil pas très enthousiaste, réservé par la population de cette wilaya à leur hôte de marque, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui s'y est déplacé, hier, pour une visite d'inspection. La quatrième du genre depuis son investiture à la tête de la présidence de la République. Certes, le Président s'est offert un bain de foule aux environs de midi dans la rue Abdelhamid-Ibn-Badis. Une rue moins spacieuse que les deux avenues qui l'enserrent. Mais force est de constater que la foule, peu nombreuse, qui est venue l'acclamer, comparée à celle qu'il drainait dans les autres wilayas, se recrute essentiellement dans la population juvénile. Des écoliers surtout. Selon des citoyens, toutes les écoles ont été fermées dès 9h du matin. D'autres ont déclaré que certains internats ont été vidés, dès vendredi, de leurs élèves pour laisser place nette à des “acclameurs” du président, acheminés des communes limitrophes. Pour les besoins de la cause, des bus ont été réquisitionnés pour 6 000 DA chacun, nous a confié un militant de parti politique. Un collègue à lui ajoute, que ceux qui ont observé le portrait du président ont eu leur “dû”, 50 DA pour les enfants et 100 DA pour les jeunes et les adultes. C'est dire que l'effort investi pour drainer la foule n'a pas été récompensé par une présence humaine plus significative. Ceci dit, à son arrivée dans la ville de Jijel, Bouteflika a été accueilli par les autorités locales et des membres du mouvement de “redressement”. La foule, qui s'est agglutinée de part et d'autre de la chaussée, arborait les portraits du président et des drapeaux. En la fendant, Bouteflika aura droit à des acclamations, aux avis et baroud des troupes folkloriques. Arrivant au niveau d'un carreau de jeunes gens, ceux-ci criaient : “Visa Bouteflika”. Mais avant de rejoindre la ville de Jijel, le Président s'est d'abord rendu dans la commune de Taher. Ici encore, ceux qui sont venus l'acclamer, sont essentiellement des jeunes et des écoliers. Sa première station dans ce chef-lieu de daïra est le complexe sportif de proximité, non pas pour l'inauguration, mais pour une simple visite. Une présentation des activités sportives et culturelles et celle du site destiné à la réalisation d'un stade lui ont été faites par les responsables de cette structure. Avant de quitter les lieux, le coordinateur local du mouvement de “redressement” du FLN lira au président une motion de soutien et une invitation à présenter sa candidature. Il l'a fait au nom de la population de la wilaya de Jijel. Ce coordinateur est sous-directeur au ministère de la solidarité nationale. Une motion similaire lui sera lue dans la commune de l'Emir-Abdelkader, par un élu du PRA, qui a rejoint les rangs du mouvement de “redressement” du FLN et à l'université Abdelhak Benhamouda, au chef-lieu de wilaya par un enseignant. Une consultation pour le président qui est venu à Jijel pour visiter certaines infrastructures et inaugurer plusieurs autres. Curieusement, la zone franche de Bellara a été évacuée du programme de sites à visiter. Aujourd'hui, Bouteflika sera l'hôte de la wilaya de Mila. A. C. Chakib Khelil l'a déclaré hier “Benghanem n'a pas été limogé” Le ministre de l'énergie et des mines, M. Chakib Khelil, a catégoriquement démenti, hier, à l'occasion de la visite de Bouteflika à Jijel, que le PDG de Sonelgaz, M. Boughanem ait été limogé. Pour lui, il ne s'agit que d'un remplacement d'un homme qui a été huit ans durant à la tête de cette société. “Un des principes de notre politique à Sonatrach est la mobilité. Pour l'intérêt de l'entreprise, un responsable ne doit pas être en fonction plus de cinq ans”, a justifié Chakib Khelil. En outre, il a indiqué que Boughanem, auquel il a reconnu sa compétence, n'a pas été écarté pour mauvaise gestion. Pour sa part, le ministre de l'agriculture et du développement rural, Saïd Barkat a dit des députés FLN, réprimés, hier, qu'“ils l'ont cherché !”. Pour lui, les députés FLN ont emprunté aux islamistes les mêmes procédés violents.