Peu de voix discordantes se sont élevées contre la décision du président français. Le président François Hollande a justifié la décision d'intervention de ses forces armées vendredi au Mali en la situant dans le cadre de la légalité internationale tout en ajoutant qu'il avait eu l'accord du président malien, Dioncounda Traoré. Hollande a souligné vendredi, que le Mali fait face à une agression terroriste et qu'il y va de l'existence de cet Etat, de la sécurité de sa population et celle «de nos ressortissants, ils sont 6000 là-bas». «Cette opération durera le temps nécessaire», a souligné François Hollande. Les soldats français étaient en appui dans la ville de Sévaré (centre). Des informations ont indiqué que Mopti a été le théâtre de combats entre l'armée et les islamistes. Hollande a eu de très nombreux contacts avec les chefs d'Etat africains de la région. Les armés malienne et française ont repris aux islamistes une ville du Centre conquise jeudi d'où ils menaçaient de continuer leur poussée vers les zones contrôlées par le gouvernement de Bamako. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabiusn a affirmé, pour sa part, que l'intervention militaire visait à s'opposer aux islamistes voulant installer un Etat terroriste. Profitant du délai entre les décisions internationales prises et le moment de leur application, les groupes terroristes sont descendus vers le Sud, leur objectif étant de contrôler la totalité du Mali, a déclaré le chef de la diplomatie française. Fabius a ajouté que la France fera tout pour sauver ses otages au Mali. En France, la majorité soutient la décision de Hollande, a dit Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée. Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l'international, a affirmé que le gouvernement prend ses responsabilités en luttant contre le terrorisme. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, et l'ancien Premier ministre, François Fillon, ont eux aussi apporté, chacun de leur côté, leur soutien à l'intervention. «Il était grand temps d'agir pour entraver l'établissement d'un Etat narcoterroriste», a déclaré Jean-François Copé. François Fillon dit que la lutte contre le terrorisme exige l'unité de la nation au-delà des clivages partisans. Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, a salué l'esprit de responsabilité du président dans cette situation. L'ancien ministre de la Défense et membre de l'UDI, Hervé Morin a, lui, déclaré que cette intervention semble la bienvenue. «La France ne doit pas se comporter comme une puissance coloniale intervenant comme au temps de la Françafrique», ajoute-t-il. Le président du MoDem, François Bayrou, a estimé que l'intervention était explicable par l'urgence. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé cette intervention légitime et ajoute que les gouvernements français ont contribué à faire le lit des islamistes en Libye et en Syrie. Seules voix discordantes, celles de Jean-Luc Mélenchon et Noël Mamère. Ils s'étonnent du fait que le président ne saisisse le Parlement qu'une fois les opérations lancées.