Hier, premier jour d'une grève illimitée initiée par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Le suivi de la grève a été apprécié différemment par les membres du Snpssp d'une part, et les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière d'autre part. En effet, la guerre des chiffres est, encore une fois, de mise entre les deux parties protagonistes de ce conflit. Le Dr.Yousfi, président du Snpssp, a indiqué qu'au premier jour de ce débrayage illimité, le taux de suivi est de 80%, tandis que le ministère de la Santé publique, par le biais d'un de ses responsables, a réduit le taux de participation à la grève du Snpssp à 15% uniquement. Cependant, les deux parties en conflit semblent partager un dénominateur connu qui, faut-il le signaler, risque de prolonger dans le temps le mouvement d'une grève, déjà annoncée à caractère illimité. Le syndicat des spécialistes de la santé publique, qui s'obstine à maintenir son mouvement de débrayage jusqu'à l'acceptation par le ministère des dispositions transitoires d'intégration, a en face de lui des responsables (du ministère, Ndlr) qui campent sur leurs positions, à savoir: impossibilité légale d'intégration automatique sans passer par les concours. En outre, le Dr.Yousfi, que nous avons contacté hier, estime que les responsables du ministère n'ont pas tenu leurs engagements contenus dans un accord signé conjointement le 13 novembre 2002 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Cet accord porte sur la prise en charge des revendications du Snpssp, notamment les dispositions transitoires d'intégration, l'augmentation de la prime d'encadrement et l'alignement de la prime de garde et de responsabilité par rapport aux hospitalo-universitaires et aux professeurs docents. Les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière rappellent, quant à eux, que le personnel de la santé a bénéficié d'une augmentation conséquente du salaire. «La rémunération du médecin spécialiste est passée de 34.000 DA en 2001 à plus de 60.000 DA en 2003», a déclaré un responsable du ministère. Les membres du Snpssp, notamment son président, le Dr Yousfi, pointent un doigt accusateur vers des responsables de leur tutelle comme «instigateurs d'une campagne de désinformation visant à réduire l'impact de l'action du Snpssp». Le Dr Yousfi a annoncé, pour aujourd'hui, la tenue d'une conférence de presse au siège du Snpssp, afin de rendre publics plus de détails sur la suite de la grève.