Ce mouvement veut l'autonomie et une part de la rente pétrolière. Décidément, Ferhat est à court d'arguments ! Né il y a quatre mois, le MAK ne cesse de prendre de l'ampleur en Kabylie. Au FFS, comme au RCD, on s'inquiète, du moins, on prend très au sérieux la régulière progression du MAK en Kabylie. Atteste en cela la foule nombreuse venue assister aux meetings que Ferhat M'henni et Abdeslam Abdenour ont animé dans les daïras de Ouahias et Maâtkas, à Tizi Ouzou durant ce week-end. D'emblée, le président du MAK plaidera pour l'urgence de l'autonomie de la Kabylie en raison des spécificités de la région, mais aussi «pour désengorger un Etat centralisé qui n'arrive plus à satisfaire les attentes des populations algériennes». «Le mode d'organisation sociale ayant fonctionné sur la base du système jacobin a montré toutes ses limites», dira-t-il. Et d'ajouter: «S'il y avait eu une réponse à nos attentes légitimes, nous l'aurions trouvée au cours de ces quarante dernières années. Mais ce n'est pas le cas. D'où la nécessité d'opter pour un autre mode d'organisation sociale.» Abordant les voies et moyens à mettre en oeuvre pour la concrétisation de l'autonomie de la Kabylie, les fondateurs du MAK estiment que «les solutions existent pour la réalisation de cette entreprise d'autant qu'un mode similaire avait eu cours durant la Guerre de Libération avant d'être disqualifié par la loi du 31 décembre 1962». Tout en réclamant une part de la rente pétrolière, les précurseurs de l'autonomie kabyle ne manqueront pas d'évoquer le grand potentiel humain dont «peut s'énorgueillir la région». Aussi, et à titre d'exemple, ils citeront les cas de la principauté de Monaco et du Japon qui, sans richesse naturelle aucune, occupent des places honorables sur la scène internationale grâce à l'exploitation rationnelle de leur potentiel humain. Récusant les thèses de Mme Rahma du RN-MCB et par ricochet les accusations du FFS et les ardeurs du RCD, les animateurs du MAK se disent n'être «ni des séparatistes ni un mouvement fabriqué dans des laboratoires d'ici et là-bas». «L'autonomie est une nécessité dictée par la conjoncture sociopolitique algérienne et dont il faut saisir ici et maintenant, l'opportunité», ont-ils ajouté. Il reste à savoir maintenant comment Ferhat M'henni et ses amis vont concevoir et justifier leur autonomie en-dehors de la Kabylie où les opposants sont d'un autre acabit... idéologique.