«On doit perpétuer le travail de cet écrivain qui a enseigné et formé des chercheurs», a souligné Slimane Hachi, directeur du CNRPAH. Comme chaque année et à la même occasion, l'association culturelle Talwit, de Beni Yenni, à 45 km au sud de Tizi Ouzou, rend hommage à l'illustre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Ainsi, pour marquer le 22e anniversaire de la disparition de l'auteur de La colline oubliée, les organisateurs ont mis sur pied un programme d'activités aussi riche que varié. «Nous voulons, chaque année, immortaliser Dda Lmulud car, il s'agit de l'un des chercheurs et écrivains qui ont été les précurseurs de la recherche identitaire dans notre pays, et voir même dans le Maghreb. Cette année, nous avons placé cet hommage sous le thème : ‘‘Mammeri, édificateur d'une nation plurielle, pour essayer de revisiter l'auteur de La traversée''», nous dira Sami Cherat, président de l'association organisatrice. Le programme de cette commémoration porte essentiellement sur une exposition de livres, de coupures de journaux, de photos et autres documents, mis en place au niveau de l'espace culturel du chef-lieu de la commune de Beni Yenni, pour relater l'œuvre et l'itinéraire du défunt. Une conférence-débat était également, samedi, au menu de cet hommage. Cette rencontre a été animée par des chercheurs du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH). Les intervenants ont revisité Dda lmulud comme ils ont également insisté sur la nécessité de perpétuer son chemin car, ont-ils estimé, il s'agit d'un travail de recherche important afin d'arriver aux aspirations du défunt. «On doit perpétuer le travail de Mammeri. On ne doit pas rester seulement dans les commémorations et les témoignages afin de donner une autre dimension à l'œuvre de cet écrivain qui a enseigné et même formé des chercheurs», a souligné Slimane Hachi, directeur du CNRPAH qui a ajouté qu'un livre, recueil d'articles, d'entretiens et de conférences de Mammeri depuis 1956 jusqu'à sa disparition, a été édité par le CNRPAH. «Ce livre est un trésor. Il regroupe, entre autres, toutes les interventions du défunt dans la presse écrite, à la radio et à la télévision», a-t-il souligné. Intervenant dans le même sillage, les autres conférenciers, Mahna Mahfoufi et Rachid Bellil, eux aussi des chercheurs au CNRPAH, ont parlé de la vie et l'œuvre de l'auteur de La colline oubliée. Par ailleurs, notons aussi qu'un recueillement était prévu hier, lundi, à 10h, sur la tombe de l'enfant de Taourirt Mimoun. D'autres activités figurent aussi au programme de cette commémoration. L'on citera, entre autres, des récitals poétiques, des représentations théâtrales et des projections de films ainsi qu'un concours culturel. Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun (Beni Yenni). Il a, entre autres, dirigé le Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques d'Alger de 1969 à 1980. Il est décédé le 26 février 1989 dans un accident de la circulation qui a eu lieu près de Aïn Defla, à son retour d'un colloque à Oujda (Maroc). Ses principaux romans sont La colline oubliée, l'Opium et le Bâton ainsi que La traversée.