Il a affirmé que «les USA continueraient de mettre l'accent sur les défis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord où nous avons des intérêts nationaux clairs». Le futur secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a avancé l'argument d'In Amenas pour mettre en relief le danger terroriste en Afrique du Nord et exposé son plan de lutte contre ce fléau transnational. Plaidant sa cause, jeudi dernier, devant le Congrès, il a souligné que la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord serait parmi ses priorités, en évoquant notamment l'attaque terroriste du site gazier d'In Amenas. Cet ancien sénateur du Nebraska, candidat au poste de secrétaire d'Etat à la Défense, a avancé que les Etats-Unis «n'hésiteraient pas à agir unilatéralement si nécessaire» pour contrer toute menace. Aussi, estime-t-il que le retour des troupes militaires américaines d'Irak et d'Afghanistan ne signifiait pas que les menaces auxquelles le monde fait face «sont devenues moins dangereuses ou moins complexes». En fait, a-t-il ajouté, «c'est tout à fait le contraire», soutenant que l'attaque terroriste au complexe gazier d'In Amenas et les événements au Mali «rappellent cette réalité». Présentant ses priorités, M.Hagel a indiqué qu'en tant que secrétaire à la Défense, il veillera notamment à ce que «les Etats-Unis restent vigilants et maintiennent la pression sur les organisations terroristes qui tentent d'étendre leurs branches dans le monde entier, dans des endroits comme le Yémen, la Somalie et l'Afrique du Nord». Au Pentagone, a-t-il expliqué, cela signifie qu'il s'agira de continuer à investir dans l'élaboration des moyens de lutte antiterroriste «tels les forces d'opérations spéciales, le renseignement, la surveillance et les nouvelles technologies de reconnaissance». Il y a quelques jours, le quotidien américain le New York Times, a rapporté que des drones Predator non armés seront chargés d'effectuer des missions de surveillance dans la région «afin de combler le manque d'informations plus détaillées sur un certain nombre de menaces régionales dont celles relatives aux groupes terroristes activant dans le nord du Mali et au flux de combattants et d'armes en provenance de Libye». Citant des responsables militaires américains, le quotidien new-yorkais précise qu'il s'agirait d'une base de drones de surveillance non armés tout en n'excluant pas le recours à des tirs de missiles «en cas d'aggravation de la menace». L'Africom envisagerait l'établissement d'une base de drones au nord-ouest de l'Afrique afin d'accroître les missions de surveillance des groupes extrémistes de la région, a ajouté le même journal. M.Hagel, qui a été désigné récemment par le président Barack Obama à la tête du département de la Défense, intervenait devant la commission des Forces armées du Sénat pour son audition, une étape préalable avant sa probable confirmation à ce poste ministériel. Dans sa déclaration introductive devant le Sénat, abordant les questions de sécurité mondiale, l'ancien sénateur du Nebraska, a affirmé qu'il «travaille en étroite collaboration avec leurs alliés et partenaires» pour accroître la sécurité. A ce propos, il a assuré qu'en cas de sa confirmation par le Sénat à la tête du Pentagone, il poursuivrait les efforts déjà engagés par le gouvernement d'Obama «pour renforcer les alliances et les partenariats scellés à travers le monde». Par ailleurs, il a affirmé que les Etats-Unis continueraient «de mettre l'accent sur les défis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où nous avons des intérêts nationaux clairs». Le plan d'action n'est pas le seul écueil que doit franchir Chuck Hagel. Ce dernier fait face à une rude offensive du puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis (Aipac) pour tenter de saborder sa confirmation à la tête du Pentagone. Ses détracteurs lui reprochent d'avoir déclaré, il y a quelques années, que le lobby juif américain avait tendance à «intimider» les membres du Congrès et l'accusent d'être un adversaire des intérêts d'Israël et un antisémite. Mais selon plusieurs analystes, la confirmation par le Sénat de Chuck Hagel au poste de secrétaire à la Défense est fort probable. D'autant plus qu'il bénéficie du soutien de nombreux républicains et d'un réseau de partisans dont d'anciens secrétaires d'Etat, sénateurs et ambassadeurs.