La secousse de 5,7 sur l'échelle de Richter a plongé toute la localité dans l'obscurité. Pris de panique, des citoyens se sont littéralement jetés des balcons. Une forte secousse tellurique d'une magnitude de 5,7 sur l'échelle ouverte de Richter, a été durement ressentie à Boumerdès et à Alger. Les équipes du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) ont localisé l'épicentre à 35 km au nord de Zemmouri, précisant qu'il s'agissait d'une réplique du séisme du 21 mai dernier. La rupture momentanée d'électricité provoquée par la secousse a plongé la localité de Corso dans une dense obscurité générant une atmosphère de terreur à peine descriptible. Le souvenir de la dramatique nuit du 21 mai a soudain ressurgi dans la mémoire des citoyens de Corso et des communes avoisinantes. «Il est difficile pour nous, d'oublier ce jour dramatique du 21 mai 2003 où le séisme a provoqué le décès de plusieurs milliers de personnes» nous dit un jeune, d'une voix marquée par la peur. Un peu plus loin, des étaient tétanisées et n'avaient d'autres réflexes que d'étreindre leurs progénitures blotties contre leur poitrine. Durant les quelques dizaines de secondes du tremblement, une grande panique s'est emparée des citoyens dont un grand nombre s'est littéralement jeté des balcons. Un nombre effarant de personnes présentant des fractures diverses ont été acheminées vers les centres hospitaliers par des citoyens et des équipes de la Protection civile. De source hospitalière nous apprenons «qu'aucun décès n'a été enregistré». «La majorité des blessés a quitté les hôpitaux. Il reste moins d'une dizaine de personnes qui nécessite une prise en charge sérieuse», a déclaré à la radio d'Etat, le ministre de la Santé, Mourad Redjimi, à la suite d'une tournée dans les hôpitaux où ont été admis ces quelque 300 blessés. Ces blessures, «sans gravité», ont été provoquées par un mouvement de panique. Par ailleurs, aucune liaison téléphonique (fixe et portable) n'a été possible en raison de la perturbation des réseaux. Certains gardaient la tête froide et s'occupaient à rassurer leur prochain tandis que d'autres «patrouillaient en petits groupes pour parer à d'éventuels pillages des logements vidés de leurs occupants». «Nous ressentons des répliques quotidiennement et par la force des choses, nous sommes conscients qu'un autre séisme similaire à celui du 21 mai 2003 est quasiment impossible à en croire les experts», nous lancent des jeunes. De même qu'à Alger, une grande foule s'est déversée dans les rues par crainte d'effondrement des immeubles. Si à Alger, la population a regagné les habitations quelques minutes après, celle des localités de Corso, Boumerdès et ses environs s'est réunie en de petits groupes jusqu'à une heure tardive de la nuit. La plupart de ces personnes craignaient des répliques similaires ou plus intenses et qui «pourraient faire des dégâts importants». Les forces de sécurité combinées se sont très vite rendues sur le terrain pour assister les citoyens mais aussi pour assurer le maintien de l'ordre public. Par ailleurs, «aucun dégât matériel n'a été signalé par la Protection civile qui a sillonné la région située entre Dellys et Boudouaou», a indiqué une source de la Protection civile, quelques secondes après la secousse. Toutefois, des citoyens attestent que la forte secousse a provoqué d'importantes fissures à l'intérieur de certaines vieilles bâtisses. Une heure après le tremblement, les équipes de la Sonelgaz ont rétabli l'électricité sur plusieurs artères de la commune, rendant, par là même, l'atmosphère un peu moins tendue. Vers minuit encore, quelques petits groupes composés de , d'hommes et d'enfants «n'étaient pas rassurés et ont préféré rester dehors» et ce malgré l'insistance de leurs proches, des services de sécurité et de la Protection civile. La population de Boumerdès et des localités limitrophes, traumatisée par le séisme du 21 mai a passé une nuit effrayante et dont plusieurs familles ont «gîté à la belle étoile».