Le mauvais temps qui persiste dans le temps et la durée sème le doute et les appréhensions. Depuis jeudi dernier, la wilaya de Bouira et plus précisément ses régions nord, l'extrême sud et la partie ouest sont couverts d'un épais manteau de neige. Ce changement a provoqué la coupure de plusieurs axes nationaux routiers, tels que la RN15, RN30, RN33 qui relient la wilaya de Bouira à Tizi Ouzou par le Djurdjura sont interdites à la circulation sur les hauteurs de Thirourda et Aswel plus au sud. Dans la région de Dirah, la route reliant la localité de Bordj Okhriss à Magra dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj est fermée pour cause de neige. Il en est de même pour la RN12 qui relie Dechmia et Djouab dans la wilaya de Médéa, que les usagers ne peuvent emprunter à cause d'une épaisse couche de poudreuse. Les services de la DTP et de la direction régionale du parc et des moyens de ce département, matériel stationné à Bouira, ont réquisitionné l'ensemble de leur parc pour ouvrir les passages. L'arrivée dans la soirée d'une nouvelle dépression a atténué le travail des ex-ponts et chaussées. La neige et les pluies sont aussi à l'origine de plusieurs interventions de la Protection civile qui vient au secours des personnes âgées et autres SDF. Avec les services de la police, les hommes du feu ont mené une opération de ramassage des personnes vulnérables et sans moyens qui ont été conduites dans des structures publiques comme le centre d'accueil des personnes âgées. Pour pallier à toute surprise, la commission de wilaya, présidée par le wali, a été réactivée et son poste de commandement fixé au niveau de la direction de wilaya. Elle regroupe l'ensemble des directeurs de wilaya et suit en temps réel la situation. Cette commission, faut-il le rappeler, a été d'une grande utilité à l'occasion des intempéries de 2012. Ses moyens considérables n'ont toutefois pas dissipé les craintes parmi les populations isolées. Pour ne pas rester isolés, de nombreux citoyens des hameaux enclavés ont recouru à des moyens de fortune pour arriver à s'alimenter en bonbonnes de gaz, en denrées alimentaires en prévision de ce mauvais temps. Même si l'heure n'est pas à la panique, le spectre des années passées est toujours en mémoire. Hier, plusieurs entreprises exerçant à Bouira ont mis leurs engins à la disposition des autorités pour rouvrir les pistes enneigées. D'autres ont participé avec leurs camions pour acheminer, sous escorte, le gaz vers les hameaux les plus isolés dans les daïra de Souk El Khemiss, Bordj Okhriss, M'chedallah, Haïzer et Lakhdaria. Comme un malheur ne vient jamais seul, le mauvais temps est saisi par les commerçants pour éroder le pouvoir d'achat de l'humble citoyen. Les fruits et légumes ont subi une hausse vertigineuse. Aucun légume n'est à moins de 50 DA le kilo. L'haricot vert, lui, a pris des ailes puisqu'il était proposé à 320 DA le kilo hier. La raison est toute trouvée, l'impossibilité des paysans à accéder aux champs alors que la majorité des fruits et légumes viennent des chambres froides accordées par l'Etat. Le citoyen se demande et cherche à comprendre le pourquoi du silence des autorités devant ce qui s'apparente à du vol légalisé. Les fortes chutes de neige tombées durant la nuit de vendredi ont accentué les peines de certains, mais seront aussi une occasion pour les enfants des villes qui auront toute la journée d'aujourd'hui pour réaliser des bonhommes de neige.