La négligence est souvent mortelle Les services de la Protection civile rappellent les précautions nécessaires à prendre en pareilles circonstances. Le monoxyde de carbone fait des ravages. Le bilan avancé par les services de la Protection civile laisse perplexe. Depuis le début de l'année, 31 personnes ont perdu la vie à cause du monoxyde de carbone et 200 autres ont été secourues, ont indiqué les services de la Protection civile. Pas loin qu'hier, quatre personnes sont décédées par le monoxyde de carbone à M'sila et deux autres ont pu être secourues, selon le commandant Achour Farouk, directeur de la communication à la direction générale de la Protection civile. Il s'agit de deux accidents distincts, selon notre source qui a précisé qu'il s'agit d'un homme de 60 ans, gardien dans un chantier de bâtiment, qui a rendu l'âme asphyxié par du monoxyde de carbone provenant d'un seau rempli de charbon incandescent qu'il utilisait pour se réchauffer. Son compagnon a perdu connaissance, mais a pu être secouru et transporté en urgence à l'hôpital de M'sila, selon notre source. Le second accident a eu pour théâtre un appartement de la cité du 5-Juillet de M'sila où trois personnes (une femme et deux de ses enfants) sont mortes après avoir inhalé des émanations toxiques provenant d'un chauffe-eau défectueux. Un quatrième membre de cette famille, évanoui, a été secouru. La veille, la Protection civile a enregistré le décès de deux autres personnes, asphyxiées suite à l'inhalation de monoxyde de carbone émanant de leur chauffage, l'une à Tamanrasset, l'autre à Bordj Bou Arréridj. Dans la willaya de Batna, un jeune couple meurt de mêmes causes. Les corps des deux victimes ont été découverts vers 4h dans la chambre conjugale, au domicile familial situé à la cité Bouigues de la ville de Batna. Depuis le début de cette année, la willaya de Batna, à elle seule, a enregistré le décès de huit personnes (cinq hommes et trois femmes) et 17 autres ont été secourues. A Oum El Bouaghi, cinq personnes ont pu être sauvées in extremis, alors qu'elles avaient inhalé ce gaz mortel. Toujours cette semaine, quatre personnes sont mortes par asphyxie au monoxyde de carbone tandis que 11 autres ont été secourues dans six accidents enregistrés par les services de la Protection civile dans cinq wilayas durant la période allant du 31 janvier au 2 février. Une femme est décédée dans la wilaya de Annaba à cause des gaz émanant de son chauffe-bain et deux autres personnes ont été asphyxiées en raison d'une fuite de gaz du chauffage dans la région de Maâkouda (Tizi Ouzou). Une autre personne est décédée pour les mêmes raisons dans la cité du 20-Août 1955 dans la wilaya de Mila, tandis que neuf autres personnes ont été secourues. Le commandant Achour Farouk, a tiré la sonnette d'alarme et a tenu à rappeler les mesures nécessaires à prendre pour épargner des populations entières d'une mort certaine. Dans ce sens, il a affirmé qu'«il faut que les citoyens fassent entretenir leurs appareils de chauffage et de production d'eau chaude à combustion. Il faut ramoner les conduits d'évacuation des fumées. Il ne faut jamais utiliser de façon prolongée un chauffage d'appoint à combustion», insiste-t-il. Des mesures que tout un chacun doit prendre au sérieux. Pour la énième fois, la Protection civile par la voix du commandant Achour relance son appel à la vigilance. «Il ne faut jamais se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage (réchauds de camping, fours, brasero, barbecues, etc.), il faut aérer quotidiennement les habitations et ne jamais obstruer les grilles de ventilation, même par temps froid; il ne faut surtout pas utiliser un groupe électrogène dans un lieu fermé (maison, cave, garage...)», conseille Farouk Achour. Il faut dire que les intoxications survenues ces dernières années sont majoritairement causées par une installation de production de chauffage ou d'eau chaude (chaudière) défectueuse, ou liées au mauvais usage d'appareils de chauffage d'appoint ou de groupes électrogènes. Selon un médecin, les citoyens doivent surtout connaître les symptômes de l'intoxication. «Les symptômes sont les maux de tête, les nausées, la confusion mentale, la fatigue. Ils peuvent ne pas se manifester immédiatement», fait-il savoir. «En cas de soupçon d'intoxication, il est recommandé d'aérer les locaux, d'arrêter si possible les appareils à combustion, d'évacuer les locaux et d'appeler les secours. En cas d'intoxication aiguë, la prise en charge doit être rapide et justifie une hospitalisation spécialisée», poursuit-il. Enfin, les citoyens doivent être particulièrement attentifs, car les intoxications sont fréquentes et concernent chaque année plusieurs centaines de personnes.