Comme une fête scolaire de fin d'année Une soirée qui était loin de tenir ses promesses, encore moins d'être à la hauteur des aspirations du public venu en masse. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria de Kouba a abrité samedi un spectacle indien entrant dans le cadre de la commémoration des 50 années de l'Indépendance de l'Algérie et des relations diplomatiques entre l'Inde et l'Algérie, mais aussi les 100 ans du cinéma indien appelé communément Bollywood. C'est plus précisément pour ce dernier que le public s'est pressé en masse. Après quelques mots de bienvenue de l'ambassadeur, le rituel de l'encens, place au show! Quelle ne fut la surprise, l'étonnement et surtout la déception de l'assistance de découvrir au lever du rideau un groupe de cinq jeunes musiciens composé d'un claviériste, un bassiste, un guitariste, un batteur et un percussionniste (tabla). Le public est scotché et attend ce qui va se passer. Ce sera une déferlante de notes rock. L'assistance attendait plutôt à savourer de la magie bollywoodienne non pas à voir débarquer ces jeunots comme sortis tout droit d'une rock'n'roll party. Quelques effets larsen viennent perturber nos oreilles, mais l'impact du raga fini par adoucir l'atmosphère et le rythme (mantra). On aurait dit tout de même un concert musical d'une fête de fin d'année dans une école quelconque. Puis une jeune fille habillée de jaune se met à gauche de la scène. Elle est accompagnée d'un artiste interprète, aveugle de son état - qui, lui, est placé à droite. Ces deux-là vont durant près de deux heures, revisiter en chansons les standards des films indiens des plus connus. Ils seront aussi accompagnés de deux jeunes danseur et danseuse qui se succèderont sur scène, soit en solo, soit en couple. Voilà donc le concept de ce spectacle alléchant dont le public attendait décidément beaucoup! Et on le comprend. Mitigé. D'autant qu'on se serait cru dans un radio crochet, une partie de karaoké ou tout au mieux dans un reality show où les deux interprètes auront à reprendre des tubes des plus connus aux moins connus sous l'évaluation du public. Ce dernier est tellement imbibé de culture indienne qu'il pouvait tout écouter, tout absorber et même prendre du plaisir et interagir avec ces jeunes artistes, là où il n'y avait pas beaucoup à se mettre sous la dent. En gros quand on est là, on est là et tant qu'à faire, essayer d'apprécier le spectacle autant se faire se peut. Une mère de famille exprimera cependant tôt sa désillusion et amertume en voyant ces jeunes sur scène comme beaucoup d'autres après avoir découvert cette troupe de danseurs et de chanteurs, eux qui sont bien aguerris à l'exercice bollywoodien. Peine perdue. Chal chaya chaya, du film Dil se, bole chudiyan du film La famille indienne transformée en comédie musicale Bharati après le succès fulgurant du film et tant d'autres titres des plus beaux films indiens ont été, soit chantés soit accompagnés de pas de danse. Le problème c'est que nous étions loin d'être transportés dans cet univers tant sublimé par les 90.000 écrans que possèdent l'Inde pour projeter ces films que ces 15 chaînes de télévisions consacrent à cette industrie cinématographique. Des chiffres qui donnent le tournis et laissent surtout rêveur. Tout ceci a manqué au rendez-vous, excepté à quelques rares moments de bonheur, avec la jeune danseuse...Or, l'ennui avec ça, est que Bollywood, une fois encore, est une affaire de collectif et non pas d'individualité. Un danseur ne peut créer à lui seul toute l'osmose et l'harmonie tant recherchée dans ces films où des acteurs comme Shhrukh Khan, Amir Khan, Amitabh Bachan, Aishwara Rai, Priyanka Chopra et Katrina Kaif, font sensation. Des noms familiers pas seulement en Inde, mais à l'étranger aussi. Bien timide aura été ce spectacle, qui s'est déjà produit à l'hôtel Sofitel avant d'aller à Tizi Ouzou, Constantine, Batna et Koléa pour finir à Alger. Le Cinquantenaire de l'Indépendance méritait cent fois mieux plus que ce spectacle pour débutants.