«L'internationalisation du paysage grâce à l'arrivée de chaînes télévisées étrangères a bouleversé la configuration audiovisuelle tunisienne en recomposant de nouveaux horizons de réception pour les téléspectateurs tunisiens. Ces derniers portent à la réception de la chaîne panarabe Al Jazeera un grand intérêt» Nozha Smati, Doctorante en sciences de l'information et de la communication La révolution arabe est repassée en Tunisie et deux ans après le départ de Ben Ali, la Tunisie possède une douzaine de télévision en 2013, au moment où l'Algérie ne possède, qu'officiellement, cinq télévisions publiques et 5 chaînes privées off-shore. Malgré un gouvernement islamiste reconnu et connu, les responsables, issus du mouvement Ennahdha ont autorisé plus de huit nouvelles chaînes en Tunisie. Mis à part quelques débats ici et là, aucune télévision tunisienne n'a réussi à servir de terrain d'expression réel pour la société ouverte et profonde tunisienne. Ces télévisions expriment parfois des courants laïcs, libéraux, islamistes, conservateurs et progouvernementaux. Les choses se sont confirmés il y a pas longtemps après l'assassinat du démocrate et leader de la gauche, Chokri Belaïd. Selon Sigma Conseil, il y a officiellement 12 télévisions en Tunisie, dont 10 appartiennent à des groupes privées. En plus des télés publiques Tunisia 1 et 2, des télés privées du temps de Ben Ali, Nessma TV et Hannibal TV, aujourd'hui, on recense plusieurs télévisions privées dont certaines ont fait leur apparition sur le satellite Nil Sat. On retiendra par exemple Zitouna TV d'obédience Islamiste, Tunisia Worl TV, Djanoubya TV, El insen Tv Tunisia New network, Hiwar TV ou encore Tunisie Sport TV. Selon le dernier sondage de Sigma, ces chaînes tunisiennes représente 60% de part d'audience durant l'année et plus de 90% durant le mois sacré de Ramadhan. Mais selon Nozha Smati, Doctorante en sciences de l'information et de la communication, au Laboratoire de recherche en audiovisuel (Lara) et à l'Ecole supérieure d'audiovisuel - Université Toulouse II, le paysage audiovisuel tunisien, caractérisé par le monopole qu'exerce l'Etat sur la radio et la télévision, a connu depuis les années 1990 des transformations en optant pour une politique d'ouverture et de diversité. Elle précise que la mainmise de l'appareil d'Etat tunisien sur les médias nationaux ne fait aucun doute, ajoutant que cela n'a pas empêché la validation par le pouvoir de demandes de création de médias télévisuels et radiophoniques privés. Elle affirme aussi qu'il est trop tôt de vouloir s'en réjouir; mais que cette situation a au moins le mérite de permettre de croire en des perspectives, éventuellement prometteuses à terme, souligne la spécialiste tunisienne qui donne un aperçu très large et intéressant sur le paysage audiovisuel tunisien. [email protected]