Son élimination porte un coup dur aux groupes terroristes qui voulaient s'implanter à Oran. La neutralisation de deux terroristes en plein centre-ville d'Oran confirme la thèse avancée par les services de sécurité sur la volonté des groupes terroristes d'investir le tissu urbain pour s'y greffer. Traqués dans les maquis, les éléments du HDS et du Gspc ont décidé, dans un sursaut de survie, de s'installer dans les grands centres urbains où ils espèrent passer inaperçus en se fondant dans la foule. Le lieu de l'opération qui a permis l'élimination des deux terroristes, recherchés depuis 1994, la place Roux non loin du marché de M'dina Jdida, laisse supposer que les terroristes pensaient se mouvoir dans un espace sécurisé. La présence de centaines de citoyens sur le théâtre de l'opération les mettait à l'abri de toute intervention des services de sécurité. C'est du moins ce que pensaient les deux terroristes supposés être les émirs de deux cellules urbaines, en constitution du HDS. Les premiers éléments de l'enquête démontrent que cette nouvelle stratégie des groupes terroristes a été pensée, il y a bien longtemps. L'étau dressé autour des maquis par les forces combinées n'a fait que précipiter les terroristes dans cette option stratégique. Mis sous pression dans les maquis de la forêt de Stamboul (w. Mascara) et pourchassés dans les monts de Aami Moussa et Remka, les terroristes, subissant les rigueurs d'un hiver rude, ont fui vers les villes. Les informations recoupées sur le démantèlement de cellules de soutien à Oran, Mostaganem, Relizane et Mascara, ces derniers jours, étayent cette thèse. Il y a quelques jours, les services de sécurité avaient réussi à éliminer un dangereux terroriste dans une ferme à Misserghine. Djelata M., un sanguinaire connu pour avoir servi dans les rangs de Katibet El Ahouel, avant de rallier le HDS, était recherché depuis des années. Très proche de Salim El Afghani, l'émir national du HDS, il avait réussi à le convaincre de quitter la zone de Relizane pour s'installer dans la banlieue oranaise où ils pouvaient passer inaperçus. Dénoncé par les citoyens, il avait été éliminé et les autres éléments de son groupe appréhendés. Au douar Mouala, dans la commune d'El Kerma, les ser-vices de sécurité avaient démantelé un autre groupe du HDS qui avait opté pour la même stratégie (s'implanter dans le tissu urbain des grandes agglomérations). L'opération qui a été déclenchée après l'élimination d'un terroriste s'était soldée par l'arrestation de 13 individus qui servaient de relais et de soutien à la cellule du HDS en construction. Ces indices (le démantèlement de groupes de soutien aux terroristes) rassemblés nous envoient à un autre fait survenu il y a deux ans. Les éléments de l'ANP avaient, à l'époque, arrêté un jeune imam qui avait bénéficié des dispositions de la loi sur la concorde civile. Cet individu arrêté à Haï Enadjma (Chteïbo) était considéré comme le principal agent recruteur pour le HDS dans la région d'Oran. Dans ses révélations à la presse après son arrestation, il avait avoué être un élément dépêché par Salim El Afghani dans la région, pour trouver des individus susceptibles de renforcer les rangs du HDS décimés par les opérations de l'ANP au cours de l'opération Seif El Hadjadj déclenchée après la fin de l'ultimatum donné aux terroristes pour bénéficier des dispositions de la loi sur la concorde civile. Il avait avoué qu'il avait comme principal intermédiaire, avec les maquis de Aami Moussa (Relizane), un certain B.Mohamed alias Abdeldjabar, un sanguinaire qui avait fait ses preuves dans la région de Gdyel, Fergoug et Stamboul. Cet individu est considéré comme un des lieutenants rapprochés de Salim El Afghani, l'émir du HDS. C'est justement ce terroriste qui vient d'être éliminé par les forces de sécurité à Oran. Recherché depuis 1994, sa cavale a pris fin au milieu de la foule qu'il a voulu prendre comme bouclier pour fuir les policiers. Son élimination porte un coup dur aux groupes terroristes qui voulaient s'implanter à Oran. Après le démantèlement des groupes de soutien au quartier Plateaux à El Kerma, et Misserghine, le HDS vient de subir un sérieux revers puisque le secret qui entourait ses cellules opérationnelles dans le milieu urbain vient d'être éventé avec l'élimination de deux dangereux terroristes en plein centre-ville d'Oran.