Les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada «Les héros de la bataille d'In Amenas ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu'ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada...» Très attendue, la réaction du chef de l'Etat sur l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine est enfin connue. Abdelaziz Bouteflika a fait de la commémoration de la Journée nationale du chahid, un prétexte pour parler de «la bataille d'In Amenas», tout en rendant un vibrant hommage à l'Armée nationale populaire «digne héritière de l'Armée de libération nationale». Ainsi, trente-deux jours après l'attaque terroriste de Tiguentourine, le président de la République brise le silence. Il a même recouru à la symbolique de la guerre de libération, comme ce fut d'ailleurs le cas lors de son discours où il qualifiait les dernières législatives de «deuxième 1er Novembre». Jugeons-en: «Il n'est point exagéré de dire que la volonté qui a animé nos braves soldats dans la grande bataille d'In Amenas contre les forces du mal et de la destruction est l'illustration même du legs hérité des chouhada» affirme-t-il dans un long message lu en son nom à Annaba par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la présidence de la République, à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du chahid. Bouteflika souligne que «les héros de la bataille d'In Amenas ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu'ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada et que l'Armée nationale populaire est véritablement la digne héritière de l'Armée de libération nationale et le porte-étendard de la victoire et du triomphe dans toutes les batailles dans lesquelles s'engage la nation pour protéger sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté», ajoute-t-il. En somme, pour le premier magistrat du pays, l'évocation des chouhada ne doit pas se limiter à «une simple symbolique de commémoration du passé», mais doit avant tout nous inciter à «méditer leurs actes mémorables et leurs hautes valeurs qui nous guident pour faire face aux aléas des temps présents et aux défis futurs». La symbolique du 18 février réside dans le fait, indique le chef de l'Etat, que cette date renvoie à «des étapes phares et à d'autres moments tragiques» que le peuple algérien a subi dans sa chair. «Le mois de février de l'année 1947, en son dix-huitième jour, a vu naître l'Organisation secrète qui a balisé la voie de la lutte armée», a souligné le chef de l'Etat, ajoutant que «le même jour de ce même mois de l'année 1957 fut inscrite la question algérienne à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU». Concernant les moments tragiques liés à ce mois, le président de la République a rappelé «les essais nucléaires entrepris par la France en 1960 dans la région de Reggane». Le chef de l'Etat ajoute que «le sacrifice en faveur de la cause sacrée impliquait en soi une vision à travers laquelle le chahid s'est projeté au-delà d'un présent qu'il s'est attelé à changer en jetant les bases d'un avenir meilleur». Face aux grandes mutations que connaît le monde, notamment les changements brusques survenus dans les pays arabes, dont la Tunisie et la Libye, Bouteflika appelle à faire montre de vigilance et de sens de patriotisme pour faire face à ces évènements. «Les événements et faits déplorables survenant ici et là, et tout près de nous dans plus d'un pays arabe, et indépendamment des aspects manifestes, démontrent le degré de gravité de ce qui se trame derrière la scène». Parmi les atouts qui caractérisent les Algériens, le chef de l'Etat cite l'amour de la patrie et le nationalisme, si chers aux martyrs de la Révolution algérienne.