De 14, juste après l'Indépendance, le nombre des associations apolitiques recensées dans notre pays est passé à 96.000 à la fin 2012, mais combien sont-elles celles qui activent sur le terrain? Le chiffre est impressionnant. Selon le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, l'Algérie compterait 96.000 associations apolitiques, dont un millier a un statut national. Mais combien sont-elles celles qui activent, réellement, sur le terrain? Intervenant à l'occasion du séminaire organisé par l'association Adwaa Rights pour la démocratie et les droits de l'homme, en partenariat avec l'Institut national démocratique, hier, à Alger, le président du réseau Nada, Abderrahmane Arar, a confirmé ce chiffre, en précisant que la plupart sont absentes sur le terrain et que leurs revendications ne se limitent qu'au volet financier. «Le mouvement associatif se cherche et n'a pas encore trouvé sa voie.» Selon les chiffres qui nous ont été communiqués, récemment, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, l'Algérie compte actuellement 96.000 associations, dont mille d'entre elles exercent à l'échelle nationale. Malheureusement, la majorité ne sont pas toujours présentes sur le terrain et manquent de vision et de gouvernance», a-t-il confié. Citant le rôle de la société civile dans les élections et analysant sa participation aux derniers scrutins, l'orateur a indiqué que «les consultations populaires ne sont pas un jeu et que pour les observer, il faut être vraiment à la hauteur.» Dans sa communication intitulée «la société civile algérienne, présent et perspectives», Nadia Aït Zaï, juriste a beaucoup insisté sur le droit algérien qui consacre les libertés, garantit le droit d'expression. Soulignant qu'il ne faut pas se couper du passé pour pouvoir construire l'avenir, la conférencière a tôt fait de rappeler: «Au lendemain de l'indépendance, la parole était collective et exprimait une idée politique générale où la parole individuelle n'avait pas tout son sens.» Lui emboîtant le pas, Nafissa Lahrèche a, elle aussi, insisté sur l'importance de la «communication horizontale» pour faire avancer le débat et permettre au mouvement associatif d'être plus à l'écoute de la société et des problèmes qu'il vit. Selon elle, les associations n'ont pas de stratégie de communication et l'information n'est pas relayée correctement à cause du manque de communication et d'équipements, tel que l'outil internet, devenu plus qu'indispensable de nos jours. «Nous devons avoir une stratégie de communication pour nous faire connaître et faire connaître notre mission. Nous ne devons pas compter que sur les médias. Pour ce faire, nous devons changer de stratégie, en privilégiant le dialogue d'abord au niveau horizontal, puis vertical», a-t-elle déclaré. L'apport de la technologie est nécessaire, voire indispensable, du moins c'est ce qu'estime l'oratrice. «Pour communiquer et s'informer, il n'y a pas mieux que l'Internet. Or, beaucoup d'associations en sont dépourvues, particulièrement celles qui ne disposent pas du minimum pour fonctionner.» Président d'une association culturelle basée à Akbou, Mouloud Salhi a insisté sur le travail de proximité et sur l'esprit de sacrifice, qui sont deux conditions essentielles pour réussir et aider les jeunes quel que soit leur statut. «La promotion de la jeunesse et de l'enfance est notre unique crédo. Nous nous sommes beaucoup investis dans ce domaine et comptons sur la contribution de tout un chacun pour mieux faire à l'avenir.» Pour Daoud Sofiane, professeur d'université, l'Algérie a beaucoup souffert durant la tragédie nationale et elle a besoin de tous ses enfants pour construire l'avenir. Selon lui, si le mouvementé associatif est paralysé, c'est à cause des luttes partisanes et des discours de salon qui n'intéressent plus personne. «On doit sortir des discours de salon et des promesses souvent mal tenues, en nous consacrant à des tâches plus utiles, au lieu de nous empoisonner la vie avec les discours partisans qui fragilisent les associations et les paralysent», a-t-il affirmé. Revenant de Jordanie où il a supervisé, en compagnie d'une délégation comprenant plusieurs membres, les élections qui s'étaient déroulées en janvier dernier, Hamza Dadou s'est dit émerveillé par l'engagement et le dévouement des Jordaniens, lors de cette consultation populaire. «Nous avons été agréablement surpris par l'engagement des bénévoles jordaniens durant ces élections. Ils nous ont donné une véritable leçon de patriotisme, en se dépensant sans compter pour la réussite du scrutin.»