La pression interne des militants se ressent dans les rangs du parti pour prendre part à l'échéance du printemps prochain. Le Parti pour la liberté et la justice n'a pas encore tranché quant à sa participation éventuelle aux élections législatives du 10 mai prochain. «Le bureau national se réunira pour trancher définitivement cette question», a souligné, hier, Mohand Saïd Belaïd, président du PLJ. Aujourd'hui, on va donc savoir si ce nouveau parti participera ou pas au scrutin du printemps prochain. Le responsable de cette nouvelle formation politique première à être agréée et à tenir son congrès constitutif a laissé entendre, durant sa conférence de presse tenue au siège du quotidien El-Chaâb, qu'il ne fera pas de cette élection une priorité. «Le scrutin du 10 mai sera probablement un exercice permettant aux militants du PLJ d'avoir une expérience qui leur servira pour les élections futures», fera savoir le candidat au Palais d'El Mouradia lors de l'élection présidentielle de 2009. A ce propos, «on m'a qualifié injustement de lièvre dans la présidentielle précédente», se rappelle l'ancien membre fondateur du parti Wafa et président de campagne de Taleb Ibrahimi. Il fera savoir également que le PLJ ne fait pas une fixation sur le 10 mai. Cependant, «la pression interne des militants se fait ressentir dans les rangs du parti pour prendre part à l'échéance du printemps prochain». L'hôte de l'Institut des études stratégiques du quotidien arabophone a décliné son avis sur le Parlement devant être désigné par les électeurs. «Le paysage politique algérien est constitué par des partis qui connaissent des problèmes internes. Ces mêmes partis ne dialoguent pas entre eux. Nous avons des partis dans un gouvernement qui n'ont point de programme commun», analyse l'orateur. Aujourd'hui, ajoute-t-il, «aucun parti algérien ne peut prétendre à une majorité au Parlement pour gouverner seul.» «Les formations politiques doivent mettre de côté leurs ambitions partisanes et penser plutôt à l'intérêt du pays. Le Parlement devra élaborer une Constitution valable pour les 50 années à venir», espère le conférencier en prenant l'exemple des Etats-Unis d'Amérique dont la loi mère a été adoptée en 1787 et la Constitution française en 1958. La critique a pris une grande place dans le discours de l'orateur. Il a fustigé l'administration et les partis au pouvoir, notamment le FLN et le RND. «Le pays a connu des fraudes successives», s'indigne-t-il. «Les responsables sont connu», selon lui. Mais ce phénomène arrange «le pouvoir et les partis qui ont cautionné cette pratique», estime Mohand Saïd. «Les fraudeurs doivent rendre des comptes, notamment les partis responsables et l'Administration qui a avalisé la fraude», insiste Mohamed Saïd Belaïd qui soutiendra que celui qui «vole la voix du peuple, volera son pays». Toutefois, dans son intervention, l'ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères n'a pas omis de parler de la place de l'Algérie sur l'échiquier mondial. «L'Algérie n'est pas seule sur une île», expliquera-t-il, insistant sur le fait que notre pays doit être plus fort sur le plan interne avec «un front constitué de toute la classe politique qui défend son intégrité contre les velléités des forces étrangères.» Toutefois, Mohand Saïd Belaïd pose une condition préalable. «Nous devons construire une économie nationale forte», précise le conférencier, indiquant: «L'économie est déterminante dans la vie d'un pays.» Néanmoins, le président du Parti pour la liberté et la justice veut changer la manière de s'adresser notamment aux jeunes électeurs. «Nous devons parler aux jeunes et non parler des jeunes», pour les faire participer à la chose politique. Les femmes également. «Nous avons, au PLJ, un taux de 37% de femmes dans le collectif militants», fait savoir le chef du parti pour contredire ceux qui placent sa formation dans le camp des islamistes. Pour rappel, le PLJ est la première nouvelle formation politique à tenir son congrès constitutif. Mohand Saïd Belaïd a été élu à l'unanimité à la tête du PLJ, par les quelque 643 congressistes. Le PLJ est représenté dans les 48 wilayas du pays. Il a même des délégués représentant la communauté algérienne vivant en Europe et en France notamment.