Qui succèdera à Belkhadem? Le blocage et le flou risquent de durer plus longtemps qu'on ne le pense. Pourquoi, depuis le décès de Abderrezak Bouhara, la situation ne fait que se compliquer au FLN qui est resté sans secrétaire général depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem, le 31 janvier dernier? Comment et pourquoi, tout d'un coup, le nom de l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, a été mis sous les feux de la rampe, prétendant avoir le soutien de la majorité des membres du Comité central pour succéder à M. Belkhadem alors qu'un consensus allait se faire autour du sénateur Mohamed Boukhalfa? Qui est derrière M.Saâdanis. Quel est son objectif? A-t-il vraiment la majorité dont il se targue? Un membre du Comité central du parti, rencontré hier, a esquissé des réponses à ces questions. Notre source souligne d'abord, que les clivages au sein de l'ex-parti unique ont donné lieu à trois tendances. «Chacune a des ramifications au sein du système et chacune veut imposer l'homme qui préserverait ses intérêts politiques, mais aussi matériels», explique ce membre du Comité central. Toutes ces tendances, en l'occurrence les redresseurs, les partisans de Belkhadem, et les ministres du parti, ont trouvé le consensus autour du sénateur défunt Bouhara pour assurer l'intérim «Ce dernier n'avait d'adversité avec aucune partie et n'a suscité la crainte d'aucun clan tant qu'il vrai qu'il ne menaçait pas les intérêts des uns et des autres», précise notre source. La mort inattendue du sénateur a chamboulé tous les plans. Les différentes parties allaient quand même aboutir à un autre consensus autour d'une personne qui a les mêmes atouts que Bouhara, à savoir Mohamed Boukhalfa pour assurer également l'intérim. «M.Boukhalfa s'est dit disponible à occuper le poste de secrétaire général», a même assuré notre source. Mais, tout d'un coup, un nom sort de l'ornière pour brouiller toutes les cartes et plonger le FLN dans le floue le plus total. Il s'agit de l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, qui prétend avoir le soutien de la majorité des membres du comité central. Est-ce vrai? Nos différentes sources, redresseurs, membres du bureau politique, et mêmes ceux qui se disent de la majorité silencieuse, affirment ne pas comprendre d'où est sorti M.Saâdani. «Ce sont les cercles les plus corrompus du FLN qui font la promotion de cet homme accusé, d'ailleurs, de détournement de 3200 milliards de centimes, l'argent de l'agriculture (...)», explique encore notre source, rappelant que M.Saâdani a été empêché de se porter candidat aux élections législatives de 2007. Selon notre source, l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est favorable à la désignation de Amar Saâdani. D'ailleurs, un groupe de députés qui a soutenu Belkhadem a rendu public, hier, un communiqué où il affirme son soutien à Saâdani. Pourquoi donc M.Saâdani ne se base-t-il pas sur les prétendus soutiens du Comité central habilité à élire et déchoir le secrétaire général en rendant publics leurs noms? «L'option Saâdani est fabriquée de toutes pièces et il n'a aucun soutien au sein du pouvoir», a-t-elle estimé. La même source regrette le fait que le «FLN ait recruté, structuré, promu et fait émerger tous les voyous et les trabendistes de la République». Qui est donc derrière l'ancien président de l'APN? La même source cite les noms du membre du bureau politique, Mohamed Allioui, du membre du comité central, Mohamed Djemaï et de député de Annaba, Tiba Bahaeddine. Les deux derniers cités sont connus pour être des nomades politiques. Djemaï était le chef du groupe parlementaire des indépendants avant de devenir, on ne sait par quelle magie, président du groupe parlementaire du FLN. Tiba était député du Front national démocratique (FND) avant de devenir vice-président du président du groupe parlementaire du FLN. A ce stade, les positions des uns et des autres se comprennent. En tout état de cause, notre source écarte toute possibilité de voir Saâdani succéder à Belkhadem. Ce qui est sûr, a-t-elle précisé, c'est que «le prochain secrétaire général doit être nécessairement issu du système et avec le système, car le FLN a la main basse sur la majorité des institutions». «L'époque de Mehri a servi de leçon», conclut notre source. Qui sera donc le successeur de Belkhadem? Le blocage et le flou risquent de durer plus longtemps qu'on ne le pense.