Lors de la cérémonie organisée à cette occasion à la salle El Mouggar, à Alger-centre, sous la férule des militants de la kasma d'Hussein Dey, il y avait beaucoup d'absents. En premier, Abdelaziz Belkhadem, déposé récemment de son poste de SG, à la faveur d'un vote des membres du comité central (CC), ainsi que son remplaçant pour gérer les affaires courantes du parti, Abderrahmane Belaâyat. Les présents, eux, commentaient les dernières informations qui donnaient l'ex-président de l'APN, Amar Saïdani, futur SG du FLN. Entre le démenti de ce dernier et la confirmation de ses supporters, les supputations allaient bon train. Une chose est sûre : le bureau de la session du CC devait se réunir, hier et aujourd'hui, pour fixer la date de la réunion du Comité central, afin de désigner les candidatures au poste de secrétaire général. C'est ce qu'a annoncé, hier, Madani Houte, membre du CC et membre du bureau de la session. Ce responsable a, d'ailleurs, affirmé que 80% des membres du Comité central soutiennent la candidature d'Amar Saïdani. « Il est le mieux placé pour la gestion du parti dans la situation actuelle, et le seul capable d'unir les rangs », a souligné M. Houte. Mais le concerné jette la balle dans le camp du CC, « seul organe habilité à présenter les candidatures ». « Je n'ai pas présenté de candidature. Le comité central va se réunir très bientôt pour statuer, et c'est très tôt pour faire part de ma décision », a-t-il précisé. Autre démenti, celui de Chawki Méziane, membre du CC. Selon lui, il n'y a jamais eu de soutien de la majorité des membres du CC à l'ex-président de l'APN. « C'est de la pure rumeur. On ne peut rien avancer jusqu'à la réunion du Comité central. On ne peut parler de consensus en l'absence d'une réunion et des consultations », explique ce responsable du FLN. LES REDRESSEURS DIVISES Chez les redresseurs, on défend une autre candidature. Tout porte à croire que Mohamed Boukhalfa sera leur candidat favori. Mohamed Seghir Kara, le coordinateur des redresseurs ne le cache pas : « Boukhalfa est un homme intègre et propre. Il est fortement soutenu par la base. Personne au niveau du parti ne peut remettre en cause sa dignité et son parcours. Nous cherchons un homme de consensus, à condition qu'il ait les mains et un passé propres. Nous avons exigé le départ de Belkhadem parce qu'il a instauré un lobby de corruption. Néanmoins, la décision revient au comité central », tempère-t-il. La réponse du sénateur Boukhalfa est très diplomatique : « Je ne cherche pas le poste. Mais si jamais on me le proposait, je ne le refuserais pas et ce, dans l'intérêt du parti et de notre pays », dira-t-il. Toutefois, les choses ne sont pas si simples. Car, au sein même des redresseurs, il existerait des divisions. Abdelkrim Abada, autre candidat dont le nom circule aussi dans les coulisses avec celui d'Abdelaziz Ziari, l'actuel ministre de la Santé, signale à la presse qu'il ne refuserait pas le poste de SG si la base le lui proposerait d'autant qu'il se targue d'avoir été le premier à contacter Bouhara après la destitution de Belkhadem. « Bouhara avait présenté une plate-forme pour la reconstruction d'un parti ouvert qui regroupe toutes les tendances et versait dans l'intérêt du pays. A l'occasion, j'appelle tous les militants à concrétiser cette plate-forme sur le terrain », a lancé M. Abada sous les applaudissements des présents. Pour sa part, l'ex-ministre de la Formation professionnelle, El Hadi Khaldi, a justifié le retard enregistré dans la tenue de la réunion du CC par la « grandeur » du parti comme le FLN. « Chaque étape a ses spécificités et le FLN s'est toujours adapté aux situations complexes. Pour preuve, il a pu organiser un hommage au défunt Bouhara en présence de toutes les tendances ». Mais Salah Goudjil estime que le FLN n'a pas de leader, actuellement, et que c'est la première fois qu'il reste sans SG pendant un mois.