Ancien moudjahid, Boukhalfa n'a pas occupé de poste au sein de la hiérarchie de l'Etat ou de l'administration. N'était sa disparition, ce devait être Abderrazak Bouhara le successeur tout désigné du secrétaire général déchu du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem. Malgré sa destitution dans les règles, la crise qui a secoué le parti n'a pas connu son épilogue. Belkhadem était soupçonné de vouloir reprendre du service ; ses partisans préparaient en catimini un plan B, essayant de vendre la candidature de Amar Saïdani, ancien président de l'APN. Mais voilà que depuis hier une alternative commence à voir le jour. Elle a pour nom Mohamed Boukhalfa, un ami de longue date du regretté Abderrazak Bouhara. «Ils étaient inséparables», témoignait hier un membre du comité central, «à tel point que lorsque le premier arrivait, le deuxième ne tardait pas à pointer et vice-versa». Un homme consensuel
Contactés hier, plusieurs membres du comité central, qui a destitué Abdelaziz Belkhadem, ont exclu catégoriquement un éventuel retour de ce dernier et ont insisté par contre sur une autre issue qui se dessine pour le FLN. Mohamed Boukhalfa, chef du groupe parlementaire du parti au Sénat, serait en passe de réunir le consensus au sein du CC. Ancien moudjahid, Boukhalfa n'a pas occupé de poste au sein de la hiérarchie de l'Etat ou de l'administration ; il a été mouhafedh d'Alger sous Boumediène et membre du bureau politique. Il est sénateur pour la troisième fois dans le tiers présidentiel. Celui qui devrait succéder à Abdelaziz Belkhadem aurait donné son accord. Mohamed Boukhalfa a fait partie du comité des sages qui, depuis juin dernier, essayait de faire la médiation entre les opposants à l'ex-secrétaire général du FLN et ses partisans. Mais depuis, il a, aux côtés du défunt Abderrazak Bouhara et d'autres membres du CC, prêté main-forte à l'opposition pour faire partir Abdelaziz Belkhadem. Selon des sources crédibles, Boukhalfa est en train de gagner l'adhésion de l'instance consultative du parti. Les pourparlers, apprend-on, sont en cours. Abderrahmane Belayat, qui gère provisoirement le FLN, est très contesté. Cela dit, aucune date n'est encore fixée pour la réunion du comité central.