Après une tournée au Maghreb en janvier dernier, la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Christine Lagarde, effectuera une visite de trois jours en Algérie, du 12 au 14 mars. Elle sera accompagnée de responsables du département du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) de cette institution. Cette visite devrait permettre de passer en revue les relations entre le FMI et l'Algérie en tant que pays membre. Au cours de cette visite, la première depuis sa nomination à la tête du FMI, Mme Lagarde devra rencontrer plusieurs hauts responsables des secteurs économique et financier. C'est ce qu'a rapporté hier l'APS, citant une source proche de l'institution de Bretton Woods. Cette visite intervient dans une conjoncture économique difficile aux niveaux mondial et régional. Il y a d'un côté les difficultés dans la zone euro et, de l'autre, les conséquences des mutations politiques dans le monde arabe sur l'économie, comme c'est le cas en Tunisie, en Libye ou en Egypte. Ce dernier pays a bénéficié il y a quelques mois d'une aide de 4,8 milliards de dollars du FMI. En Algérie, la situation est différente. C'est le pays le moins endetté des 20 pays de la région Mena. Dans ses évaluations annuelles de l'économie algérienne et dans ses rapports biannuels sur les perspectives économiques mondiales, le FMI revient régulièrement sur les bonnes performances de l'économie algérienne tout en mettant l'accent sur les points à améliorer, principalement le chômage, l'inflation et le développement du secteur hors hydrocarbures notamment dans le privé. Ce constat a été confirmé en janvier dernier par le conseil d'administration du Fonds quand il avait examiné la situation économique et financière de l'Algérie dans le cadre de l'article IV des statuts du FMI relatif à l'évaluation annuelle de chacun de ses pays membres. Le FMI qui table sur une croissance de 3,4% en 2013, préconise la préservation de la stabilité macroéconomique et le développement d'une croissance solide hors hydrocarbures. Il s'agit d'entreprendre de vastes réformes pour diversifier l'économie nationale, améliorer le climat des affaires, accroître la productivité et doper la croissance notamment industrielle. L'institution que dirige Christine Lagarde considère en effet que la montée de l'inflation, la dépendance persistante à l'égard du secteur des hydrocarbures et des dépenses publiques, et la vulnérabilité à un repli prolongé des cours du pétrole, de même que le niveau élevé du chômage, constituent les principaux défis que l'Algérie devra relever. Face à cette situation, le seul choix qui se pose à l'Algérie est de tirer profit de la hausse actuelle des prix de pétrole pour développer les secteurs potentiellement exportateurs et donc pourvoyeurs de devises afin de diversifier l'économie. Le FMI précise que l'Algérie a les moyens de mener cette politique de diversification de son économie car elle est dotée d'une situation financière confortable avec des réserves de change qui ont encore augmenté pour atteindre 190,66 milliards de dollars à fin 2012. S. I.