Malgré la promulgation de textes de lois les concernant, le dossier des 500 enfants nés dans les maquis n'est pas totalement clos. Le chiffre est effarant. Selon la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le nombre des enfants de terroristes nés dans les maquis durant la décennie noire atteint les 500 individus. Ils ont aujourd'hui, entre 14 et 16 ans. La plupart n'ont pas connu leur père, et la mère qui les a enfantés refuse souvent de les reconnaître parce que issus d'une union illégitime. Invité du forum organisé, hier, par le quotidien El Moudjahid, Maître Mérouane Azzi a évoqué ce dossier qu'il considère particulièrement sensible et que l'Etat a tout intérêt à résoudre, dit- il, pour tourner définitivement la page de cette période tragique de l'Algérie indépendante. «Grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'Algérie est parvenue à restaurer la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire national, mais le douloureux dossier des enfants nés dans les maquis n'est pas totalement clos en raison, notamment de batailles juridiques et de procédures qui retardent l'application des lois en vigueur.» L'hôte du forum a évoqué, ensuite, le cas des personnes qui avaient été internées dans le Sud, soulignant que «nombre d'entre eux clament leur innocence et réclament des dédommagements par l'Etat en guise de réparation». Lors de son intervention, le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, n'a pas omis de parler des patriotes et de leur contribution à la restauration de la paix au terme de longues années de lutte antiterroriste. «Il est extrêmement important à l'heure où je vous parle que les choses évoluent et que toutes les questions encore en suspens, que ce soit les enfants nés dans les maquis, les internés du Sud ou les patriotes qui réclament un statut ou des dédommagements, trouvent enfin une solution», a-t-il déclaré. Selon lui, «la charte pour la paix et la réconciliation nationale ne doit pas profiter qu'aux terroristes repentis, mais à toutes les victimes de la décennie noire.» Persuadé que cette dernière a causé d'énormes dégâts et qu'elle est à l'origine de la violence qui s'est emparée de la société, particulièrement ces dernières années, le conférencier a indiqué que «la porte de salut passe par la charte, à condition qu'elle soit appliquée entièrement et sans condition». Considérant que l'Etat a pris des décisions très courageuses en promulguant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Maître Mérouane Azzi interpelle «le président de la République qui dispose de tous les pouvoirs, selon lui, pour décréter une amnistie générale s'il le faut pour réconcilier les Algériens entre eux et leur faire oublier, à jamais, la parenthèse du parti dissous et celle de la décennie noire.» A l'en croire, des associations nationales se réclamant des défenseurs des droits des disparus ont touché de l'argent de la part de certaines ONG qui leur avaient demandé d'apporter des témoignages, accusant les services de sécurité de pratiquer la torture. «Des ONG ont soudoyé des associations nationales, moyennant d'importantes sommes d'argent pour qu'elles accusent les services de sécurité d'avoir pratiqué la torture.» Ce n'est pas tout, l'orateur a aussi évoqué le cas de cette personne qui a tenté d'induire en erreur les autorités en n'hésitant pas à faire appel à deux ex-terroristes repentis pour faire passer son père comme un terroriste, alors que celui-ci qui était âgé de 70 ans est mort dans un accident de voiture et n'est jamais monté au maquis.