Photo : Fouad S. « Plus de 27.000 dossiers ont été réglés dans le cadre de la réconciliation nationale plébiscitée par le peuple le 29 septembre 2005 ». C'est ce que a déclaré, hier, le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Maître Merouane Azzi. «Entre 27 et 28.000 dossiers ont été réglés. Ils concernent quatre catégories, les terroristes, les disparus, les familles des terroristes et les personnes qui ont été licenciées», a expliqué Maître Azzi lors d'une conférence sur la réconciliation nationale qui s'est déroulée au centre de presse d'El Moudjahid. Pour la première catégorie, « 7 540 terroristes ont bénéficié des dispositions de la charte de la réconciliation nationale dont 81 émirs et dirigeants à leur tête Hassan Hattab », affirme le conférencier. Parallèlement à la main tendue aux terroristes et l'appel à la repentance, les forces de l'ordre continuent la lutte antiterroriste. Ainsi, depuis l'application des dispositions de la réconciliation nationale, il y a cinq ans de cela, 1 290 terroristes ont été abattus par les forces de sécurité. DES ONG MANIPULENT LES FAMILLES DE DISPARUS Quant au dossier des disparus, Maître Azzi rappelle que sur 6 544 cas, 6 420 ont été indemnisés. Le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale souligne qu'on n'a jamais demandé aux familles des disparus d'oublier les leurs. Concernant les 12 familles qui refusent l'indemnisation, il dira qu'elles sont victimes des associations et des ONG qui ont un objectif précis, celui de déstabiliser l'Algérie. « Nous allons bientôt donner les preuves de leur manipulation par des mains étrangères », promet-il. Maître Azzi ajoute qu'il existe au niveau de sa cellule, 80 requêtes émanant de personnes qui n'ont pas trouvé les noms de leurs proches ni sur la liste des terroristes ni sur celle des disparus et 60 autres réclamations ont été déposées à propos des dossiers refusés au niveau des comités de wilaya. Au sujet de la catégorie des familles des terroristes, il a fait savoir qu'à ce jour 9 500 ont été indemnisés alors que le dossier des travailleurs licenciés est clos. Leur nombre a été arrêté à 4 533. Certains ont rejoint leurs postes de travail, d'autres ont été indemnisés. LE DOSSIER DES PATRIOTES SUR LA TABLE DU GOUVERNEMENT Concernant les gardes communaux et les patriotes, il a annoncé que leurs dossiers sont à l'étude au niveau du gouvernement et que bientôt une législation à leur propos verra le jour. Cependant, il a indique que la garde communale deviendra police communale et que les forces d'autodéfense travailleront d'une manière contractuelle. Par ailleurs, le conférencier a souligné que certains dossiers qui n'ont pas été classés dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale restent pour le moment en instance. Parmi ces dossiers, les enfants nés au maquis et les citoyens qui ont été internés dans des centres au sud du pays dans les années 92-93. Selon la Forem, le nombre d'enfants (âgés entre 3 et 15 ans) nés aux maquis est de 500. Mais seulement 100 dossiers ont été déposés au niveau de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. 37 dossiers ont été réglés par l'officialisation des mariages. Les autres cas restent compliqués pour absence de l'un des époux ou des témoins. LES TESTS ADN POUR LES ENFANTS NÉS AU MAQUIS Maître Azzi indique que dans une correspondance adressée à la présidence de la République, la cellule demande l'autorisation de recourir carrément aux tests ADN. Pour les repentis dont les casiers judiciaires n'ont pas été blanchis, le juriste informe que sur 15 dossiers, trois ont été réglés et les autres sont encore au niveau du procureur général. A propos des personnes se trouvant à l'étranger qui attendent de bénéficier des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale, il a affirmé que c'est plus une affaire de bureaucratie. Leurs dossiers sont transférés par les représentations diplomatiques algériennes établies à l'étranger vers le ministère des Affaires étrangères et par la suite vers le ministère de la Justice, avant d'arriver au parquet général auprès de la chambre d'accusation du conseil de la magistrature. Le dossier doit repasser par les mêmes instances, ce qui explique les lenteurs de la procédure. Continuant de prouver que la réconciliation nationale n'a pas échoué comme le prétendent certaines parties, Maître Azzi rappelle qu'à la fin des années 90-début 2000, le nombre de victimes par semaine était entre 800 et 1 000 alors qu'il ne dépasse pas 25 depuis 5 ans. Selon le président du comité de législation et des droits de l'Homme du FLN, Boudjemaâ Souilah, il faut consolider cette réconciliation. Il appelle notamment à ce que l'administration soit à l'écoute du citoyen.