C'est toujours le bras de fer entre les employés et le syndicat de l'entreprise. La grève se poursuivait hier encore à la laiterie publique Colaital de Birkhadem qui se trouve paralysée depuis jeudi dernier par ce débrayage pour lequel aucun préavis n'a été émis. Ce mouvement est observé par les ouvriers qui demandent instamment le départ du «chef» syndical de l'entreprise Ali Khelifi, lequel demeure «injoignable» par l'administration «pour affronter le collectif et «une mise en demeure» a été émise à son encontre après 48 heures d'absence, selon le directeur de l'entreprise, Mohamed Derouiche, rencontré hier par L'Expression à son bureau de Birkhadem. Ce dernier, qui a regretté qu'aucun «avis de grève n'ait été transmis, ni un service minimum prévu par les grévistes», et qui a confirmé que le tribunal a jugé la grève «illégale» pour vice de forme, a cependant corrigé les chiffres communiqués à notre journal par Khelifi quant au nombre des ouvriers qui étaient «contre» la grève, ramenant ce nombre à «322 contre 450» cités par Khelifi sur les 519 qu'emploie l'entreprise. Les 322 employés concernés ne se sont même pas présentés au travail bien que la sécurité leur était assurée, a précisé Derouiche. Sollicité par Colaital qui produit normalement 450.000 litres/jour, l'Office national du lait (Onil) patronné par Fethi Messar, ajoute Derouiche, a accepté la cession de son quota poudre de lait pour ne pas perturber l'alimentation en lait. Cette quantité a été destinée aux laiteries publiques de Aïn Defla, Boudouaou et Sétif pour la production de 250 000 litres/jour alors que la matière première pour produire les 200.000 litres/jour restantes ont été dirigées vers quatre laiteries privées en l'occurrence, Bettouche, Mitidja, Miramar et Silam. L'Union locale de Ben Aknoun, qui a gelé le poste du SG, a proposé une assemblée générale jeudi pour un vote de confiance aux ouvriers pour le départ de Ali Khelifi ou sa reconduction à la tête du syndicat. Les employés ont refusé cette proposition et exigé le départ «pur et simple» du secrétaire général du syndicat a développé Derouiche. Il a expliqué que les nombreuses tentatives amorcées avec les travailleurs pour une reprise d'activité ont été vaines. Cette crise, rappelons-le, perdure depuis début février dernier. Il est à signaler que l'Onil, en tant qu'office de régulation a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la disponibilité du lait en sachet chez les commerçants en attendant la normalisation dans la production chez Colaital. Il y a lieu de préciser que le responsable de l'Onil a précisé à l'APS que ce mouvement n'a rien à voir avec les revendications socioprofessionnelles. «C'est une grève entre syndicalistes qui se battent pour avoir une mainmise sur le syndicat de l'entreprise», a-t-il estimé.