Les dissidents marquent leur colère. Dans une déclaration rendue publique à l'issue du conclave extraordinaire, tenu à Ighil Ali, les animateurs de l'aile de la Cicb dite «antidialoguiste» ne s'étaient pas montrés tendres avec leurs ex-camarades qui ont pris langue avec Ouyahia. Considérant que «le dialogue version Ouyahia s'articule autour de la présidentielle que Bouteflika veut à tout prix remporter, avec l'aide des pseudo-délégués soumis à sa volonté et domestiquer la Kabylie». Les dissidents de la Cicb soutiennent que «les 24 alléchés veulent transformer le mouvement citoyen des archs en comité de soutien à Bouteflika». A ce titre, ils assurent, en s'exprimant au nom du même mouvement, que «la Kabylie demeure verrouillée à toute visite d'officiels», oubliant sciemment qu'un défilé de ministres a été constaté récemment dans la région. Auparavant, les dissidents de la Cicb ont justifié leur position opposée au dialogue par le fait de «ne pas tomber dans le piège tendu par le trio Bouteflika-Ouyahia-Zerhouni». Chose que les autres délégués, désignés sous le vocabulaire de «vendus», ont aidé pour «brader les valeurs de la plate-forme d'El-Kseur». Poussant l'offensive plus loin, les dissidents de la Cicb parlent d'«un charcutage des préalables et de la plate-forme réduite à sa plus simple expression» que «les délégués renégats, instrumentalisés par le pouvoir, ont accepté». Tout en apportant leur soutien «indéfectible» à la presse, les dissidents condamnent «les abus du pouvoir qui tente de remettre en cause la liberté de la presse, acquise en octobre 1988». «L'écrasante majorité des coordinations du mouvement se réuniront prochainement pour prendre les décisions appropriées dans le cadre de la continuité du combat», lit-on à la fin du document dans lequel on fait part aussi du lieu du prochain conclave qui se tiendra à Tala Hamza.