«Deux millions d'enfants coincés en Syrie sont les victimes innocentes» d'un conflit sanglant, déplore l'ONG «Save the children» dans un rapport Des combats meurtriers ont opposé hier les forces syriennes à des rebelles à la frontière avec le Liban dans la province de Homs, dans le centre de la Syrie, rapporte une ONG syrienne. «Quatre combattants rebelles ont été tués lors d'accrochages avec les forces gouvernementales dans le village de Joussieh» à la frontière syro-libanaise, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). «Des soldats ont été tués, blessés et pris en otage lors d'une attaque contre leur barrage» à Joussieh, a ajouté cette ONG. Par ailleurs, comme ces derniers jours, le quartier symbolique de Baba Amr, à Homs, a été bombardé par un avion de chasse du régime, alors que des accrochages se déroulaient à sa périphérie. Les rebelles avaient lancé dimanche un assaut surprise sur Baba Amr, un an après sa reprise par l'armée à l'issue de plusieurs semaines de bombardements ayant fait des centaines de morts. Une route au sud-ouest de Homs permettant de relier Damas à la côte syrienne a été fermée à cause d'accrochages et de bombardements, a aussi indiqué l'Osdh. Les violences à travers la Syrie ont fait mardi 110 morts, dont 26 civils, 43 rebelles et 41 soldats, selon un décompte de l'Osdh. D'autre part, des organisations non-gouvernementales ont relevé que des enfants sont de plus en plus utilisés par les deux belligérants sur la ligne de front en Syrie, les deux parties en conflit n'hésitant pas à s'en servir comme soldats ou même boucliers humains, dénonce hier une organisation de défense des droits de l'Homme. «Deux millions d'enfants coincés en Syrie sont les victimes innocentes» d'un conflit sanglant, déplore de façon plus générale «Save the children» dans un rapport publié à l'occasion des deux ans de guerre en Syrie. Ces enfants «risquent en permanence la malnutrition, la maladie, le traumatisme», ajoute cette ONG basée en Grande-Bretagne. Ils sont «de plus en plus mis directement en danger lorsqu'ils sont recrutés par les groupes armés et les forces» gouvernementales. Les deux parties du conflit ont tendance à les recruter «comme messagers, gardes, informateurs ou combattants», précise-t-elle. «Pour beaucoup d'enfants et leur famille, c'est vu comme une source de fierté. Mais des enfants sont recrutés de force dans des opérations militaires, et certains âgés de seulement 8 ans ont été utilisés comme boucliers humains», ajoute l'ONG. Des milliers d'enfants ont connu la malnutrition, et des millions ont dû fuir leur maison, certains vivant dans des granges, des parcs, et parfois même dans des grottes. «Pour des millions d'enfants syriens, l'innocence de l'enfance a été remplacée par la cruelle réalité de tenter de survivre à la guerre», indique Carolyn Miles, la présidente de Save the Children. «Beaucoup vivent désormais dehors, luttant pour trouver de quoi manger, sans médicaments adaptés s'ils tombent malades ou sont blessés». «Nous ne pouvons permettre qu'une telle situation perdure; les vies de trop d'enfants sont en jeu», ajoute-t-elle. L'ONG appelle toutes les parties à autoriser l'accès aux zones de conflit et au gouvernements des pays étrangers de tenir leurs promesses de dons de 1,5 milliard de dollars d'aide humanitaire. La rébellion, déclenchée en mars 2011, s'est transformée au fil des mois en une guerre civile qui a fait 60.000 morts selon l'ONU.