Sous le thème «Prévenir, dépister et prendre en charge précocement, c'est assurer un avenir à nos enfants», s'est déroulée, hier, une journée de sensibilisation-plaidoyer organisée par la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) à l'Institut national de la santé publique. Sous le thème «Prévenir, dépister et prendre en charge précocement, c'est assurer un avenir à nos enfants», s'est déroulée, hier, une journée de sensibilisation-plaidoyer organisée par la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) à l'Institut national de la santé publique. D'éminents professeurs en pédiatrie, des professionnels de la santé publique, des représentants du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et bien d'autres, ont été conviés pour intervenir et débattre de la prise en charge des enfants présentant une déficience et, pourquoi pas, s'impliquer dans la mise en place de mécanismes de prévention et de dépistage. «Arrêtons de produire des enfants à déficience», lance, en colère, Mme Atika El-Mamri, présidente de la FAHP, mais heureuse de constater que «le corps médical a les mêmes préoccupations que nous et souhaiterait que les choses changent enfin». Le Pr Laraba, chef du service pédiatrie au CHU de Bab El-Oued, intervient juste après en reprenant les questions posées par les journalistes avant le début du séminaire et qui se posaient celle du pourquoi de cette journée ? «Si on arrive à cette journée, c'est que nous avons de gros problèmes qui concerne le handicap des enfants que nous pouvons éviter. Notre objectif est de mobiliser les gens qui gravitent autour de la femme enceinte. On voudrait sensibiliser les autorités pour une vraie politique de dépistage et de prévention, et pour la mise en place d'une structure pluridisciplinaire pour la prise en charge précoce des déficiences chez l'enfant», explique-t-il. «Le chemin est très long mais il existe de bonnes volontés, nous pouvons nous appuyer dessus.» Les professeurs Haridi, chef de l'unité néonatologie du CHU de Béni-Messous, et Arrada, chef de l'unité néonatologie du CHU de Parnet, ont, quant à eux, et à tour de rôle, présenté des projections d'études sur les causes du handicap des enfants d'origine périnatale comme l'asphyxie néonatale, l'ictère grave et postnatal ainsi que les complications cérébrales du prématuré. Ces pathologies graves évoluent vers des handicaps graves et des lésions cérébrales définitives tels que la diplégie, l'épilepsie, l'hémiplégie et la quadriplégie. Aussi, les professeurs préconisent l'urgence de la création de structures néonatales adaptées en réseau pour la prise en charge précoce du handicap en identifiant les populations à risques avec des consultations prénatales régulières, l'instauration d'équipes pluridisciplinaires sur les lieux du suivi, l'évaluation de la politique de soins sans oublier de guider les parents dans les soins de leur enfant. «Nous recevons des centaines de correspondances de toutes les régions du pays. Des enfants, âgés de 1 et 2 ans atterrissent à la fédération parce qu'ils ne sont pas pris en charge ailleurs. En plus de ceux qui souffrent de maladies faciles à soigner mais qui en l'absence de prise en charge évoluent vers le handicap», déclare la présidente de la FAPH. «On voudrait que tous les enfants malades soient pris en charge gratuitement», clame t-elle désespérément après l'intervention de la mère de Lina, 6 ans, qui n'arrive toujours pas à marcher et qui a besoin d'un corset d'urgence, malheureusement, la lenteur des procédures administratives de la Sécurité sociale l'empêche d'en avoir un rapidement. Elle ne s'est pas gênée, en outre, pour tirer à boulets rouges sur le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille qui, d'après elle, «s'est complètement désengagé, pensant que le handicapé n'a besoin que d'un fauteuil et d'une pension». Il faut une volonté de fer de la part des pouvoirs publics, notamment les ministères de la Santé et de la Solidarité pour prendre en charge le handicap précoce pour éviter ce désarroi aux parents qui vivent dans la souffrance et aux médecins qui se sentent impuissants pour soulager ces innocents. Kahina Bencheikh El Hocine