Aucun secret n'est imposé sur la préparation des Lions indomptables. Le problème du black-out fait autour de l'EN par son staff technique et imposé aux journalistes algériens a pu trouver une solution partielle. Sur insistance de certains journalistes auprès du président de la fédération algérienne de football, M.Mohamed Raouraoua, le jour de son élection au comité exécutif de la CAF, les envoyés spéciaux des médias nationaux ont pu obtenir que Rabah Sâadane vienne communiquer de temps en temps avec eux. C'est ainsi que le lendemain de la démarche entreprise auprès du patron du football algérien, le coach national a organisé une conférence de presse au lieu de résidence des Verts. Il s'est fait accompagner en la circonstance par deux joueurs, à savoir Belmadi et Aribi. A l'heure où cet article est rédigé, aucun des journalistes algériens présents à Sousse ne sait ce qui se passe au niveau de l'EN depuis cette conférence de presse qui s'est déroulée vendredi. Ils ne savent pas également quand auront lieu les prochains entraînements (encore qu'une telle information n'est pas tellement utile vu que l'accès au stade est interdit). En un mot, le manque de communication au niveau de l'équipe nationale de football est flagrant et ceci ne contribue pas à améliorer l'image de marque de ses responsables auprès de l'opinion publique algérienne qui a tout de même besoin de savoir ce qui se passe chez les Verts. Le staff technique de l'EN pense qu'il ne fait que réagir de la même manière que ses collègues des autres équipes. Il se leurre, car des confrères nous ont affirmé avoir approché les Marocains, logés à Monastir, sans aucun problème. Les champions d'Afrique en titre, les Camerounais, ne font aucun secret autour d'eux. Le jour des entraînements, les journalistes sont informés suffisamment à l'avance et sont autorisés à entrer au stade. Ils ont même la possibilité d'approcher les joueurs après la séance. Les Camerounais ont plusieurs longueurs d'avance sur les Algériens en matière de communication. Le responsable de la communication des Lions Indomptables, est en permanence au centre de presse de Sousse, basé à l'hôtel Tej Marhaba. Il est non seulement disponible, mais se prête volontiers à toutes les questions. Il est allé jusqu'à donner son numéro de portable à tous les confrères qui le lui avaient demandé. En outre, alors qu'en règle générale l'ultime entraînement avant un match est frappé du sceau de l'interdit, Winfried Schafer, le coach des Camerounais a fait savoir que celui qui précède le match contre l'Algérie est ouvert aux journalistes qui ont pu d'ailleurs, observer les Lions Indomptables sur le terrain pendant un quart d'heure, ce qui est énorme. Ajoutons, enfin, que des supporters camerounais sont en permanence près de l'hôtel des joueurs et font un boucan terrible. Schafer n'a demandé à personne de les faire déguerpir. «Cela ajoute au folklore, nous a -t-il dit. Les joueurs sont encouragés en voyant que leurs fans sont là pour les soutenir». Il est possible que ce soit une manière particulière de se préparer et qui ne réponde pas aux règles connues. Toujours est-il qu'elle n'est pas négative dans la mesure où les Camerounais s'en accommodent tellement bien que cela leur a permis de s'installer à la tête de la hiérarchie du football continental dont ils ont remporté les deux dernières CAN. Il est possible que l'EN fasse un bon résultat contre le Cameroun, cela ne saurait apporter de l'eau au moulin du staff de l'EN, car toute absence de communication est difficilement acceptable. Avant de quitter l'Algérie pour la Tunisie, Sâadane avait assuré les journalistes qu'à Sousse, il tiendrait quotidiennement un point de presse. Cette promesse, il ne l'a pas tenue et il a fallu l'intervention du président de la FAF pour qu'il daigne s'exprimer. Le coach national estime qu'il ne veut pas revivre l'épisode de la coupe du monde de 1986 qu'on ne peut que déplorer. Reste à savoir ce que l'équipe fera en Tunisie, et là, il sait que les supporters n'ont pas besoin d'être informés pour avoir un avis en cas de contre-perfor-mance. Si, en plus, il se met à dos la presse il pourrait passer par une épreuve qu'il aura bien du mal à oublier.