A peine l'arrestation des deux présumés tueurs des deux enfants à Constantine annoncée que des voix se sont élevées pour réclamer leur exécution. Même si et ce n'est un doute pour personne, les auteurs d'un pareil acte crapuleux méritent la potence, l'occasion ne doit pas être saisie par certains cercles pour exiger l'application de la charia. La justice algérienne n'a pas besoin de «fatawis» importées d'Orient, pour rendre le droit. Ceux qui appellent à l'exécution des auteurs oublient que dans ce pays, ils sont des milliers qui méritent l'exécution parce que leurs mains sont entachées du sang de milliers d'innocents tués sauvagement par ceux qui se disent indignés par ce crime aujourd'hui. Les assassins des deux enfants et de tous les enfants, des femmes...méritent un châtiment exemplaire. Combien sont-ils à avoir tué doublement des jeunes filles en les violant pour ensuite les exécuter froidement? Combien sont-ils à avoir délesté d'honnêtes citoyens d'un bien gagné à la sueur de leur front? Combien sont-ils à avoir saccagé la source de revenus à des milliers de travailleurs? Tout le monde a le droit de s'indigner et de condamner avec vigueur l'acte ignoble commis sur deux innocents enfants, sauf ceux qu'il y a à peine quelques années, appelaient à pareil acte. «El quist» est une loi islamique et l'Algérie dans sa totalité est musulmane. «El Magharibia» et ses relais locaux peuvent garder leurs conseils pour eux. Personne n'a le droit de profiter de la détresse des familles pour remettre sur la table des théologies rédigées dans les salons feutrés et les harems de Riyadh, Doha, Londres ou Paris...même l'opportunisme a des limites. Ceux qui s'empressent de commenter sur les plateaux de cette télévision londonienne et ne se dictent aucune retenue sont des criminels au même titre que les auteurs présumés de l'ignominie de Constantine. Si la justice algérienne doit rétablir la peine de mort, laquelle n'a jamais été abrogée, elle se doit de la généraliser à tous ceux qui sont passibles de cette peine. Les voix qui s'élèvent pour l'exiger ne sont pas toutes sincères si on excepte les sentiments des parents et des proches des deux victimes. L'acte est saisi par une frange longtemps adepte des théories d'un parti islamiste qui a conduit le pays à la dérive, pour revenir sur la scène au motif qu'avec eux, l'Algérie n'aura pas vécu pareils drames. De grâce, laissons la justice faire son devoir et ne remuons pas le couteau dans la plaie des familles meurtries par autant de mal gratuit.