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Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Les succès de la médecine légale (63e partie)
Publié dans Info Soir le 14 - 01 - 2009

Résumé de la 62e partie n John Christie a avoué également être le meurtrier de Béryl Evans. Mais refuse de reconnaître le meurtre de sa fille.
Certes, Evans n'a pas tué sa femme, puisque Christie en endosse la responsabilité, mais c'est lui qui a tué sa fille ! Ainsi, en le condamnant à mort, on ne s'est pas tout à fait trompé. La justice veut se disculper ! C'est la réaction d'une partie de l'opinion publique anglaise, notamment des partisans de l'abolition de la peine de mort, de plus en plus nombreux. Pour beaucoup de gens, en effet, Timothy Evans a été condamné et exécuté à tort, ces mêmes gens demandent au gouvernement de réformer le système judiciaire pour faire en sorte que de telles erreurs ne se reproduisent plus.
Au cours du procès de Christie, ces voix vont s'exprimer fort et de façon de plus en plus insistante. Mais le système qu'on veut réformer a ses défenseurs.
L'avocat général va s'en faire le porte-parole :
— La justice n'a commis aucune erreur dans le cas de Evans. S'il est bien établi, aujourd'hui, qu'il n'a pas tué sa femme, tout montre qu'il est l'assassin de sa fille ! En conséquence de quoi, il n'a pas été condamné injustement !
Et quand la partie inverse veut mettre le meurtre du bébé sur le compte de Christie, le même magistrat rétorque.
— Si Christie était le meurtrier de l'enfant, pourquoi ne l'aurait-il pas avoué ? Il n'était pas à un crime près…
Ce raisonnement va soulager les magistrats qui ont condamné Evans, mais ne va pas satisfaire les partisans de l'abolition de la peine de mort.
Le procès Christie s'achève. Les expertises médicales ont établi sa parfaite responsabilité, il est reconnu coupable et condamné à mort.
C'est un autre cri d'indignation qui est lancé : on va faire exécuter un malade ! Mais en dépit des recours introduits, le verdict est maintenu. L'exécution est même fixée au 15 juillet, à 8 heures du matin.
Le parti travailliste, se faisant alors l'écho des partisans de l'abolition de la peine de mort, dépose, dans ce sens, un projet de loi au parlement.
Au district, dont dépend Christie, une demande de report de l'exécution est déposée. Des pétitions circulent. On verra même la mère d'Evans demander qu'on gracie Christie, pour qu'il puisse faire d'autres aveux et ainsi innocenter son fils. Mais rien n'y fait. Le 15 juillet, comme prévu, John Christie est tiré de sa prison et conduit à la potence. Lui, qui a étranglé tant de femmes, meurt, la corde au cou.
C'est encore l'indignation, en Grande-Bretagne. Le camp des abolitionnistes se renforce, mais il faudra attendre encore deux années avant que Chuter Ede, le ministre de l'Intérieur, qui a fait condamner Evans en 1950, ne fasse son mea-culpa à la Chambre et ne reconnaisse l'innocence d'Evans.
Il dira aussi que la peine de mort a été injuste non seulement dans le cas d'Evans, mais aussi dans celui de Christie, qui aurait pu, s'il avait été gardé vivant, disculper le premier. C'est pourquoi le gouvernement a décidé d'abolir la peine de mort.
En 1966, Evans est officiellement réhabilité par la reine Elizabeth (à suivre...)


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