«Les démocraties sont passées maîtresses dans l'art de manipuler.» De la part de la princesse morte (1987) Citations de Kenizé de Kotwara, dite Kenizé Mourad Décidément, rien ne va plus pour Al Jazeera en Tunisie. Des centaines de manifestants s'en sont pris au van d'Al Jazeera Mubasher, qui s'était installée sur l'avenue Habib-Bourguiba en vue de retransmettre la manifestation organisée à l'occasion de la commémoration du 40e jour de la mort de Chokri Belaïd. Cette réaction fait suite à la manipulation orchestrée par la chaîne qatarie lors de la retransmission des événements le jour des funérailles du martyr tunisien. Les manifestants ont traité la chaîne et son équipe de vendues à la cause israélo-qatarie, et ont vite fait de les renvoyer de l'avenue Bourguiba, mais pas avant d'avoir hissé sur le bus de la chaîne le drapeau syrien en signe d'accusation de ce que manigance cette station depuis le début du conflit dans ce pays. Un journaliste de la chaîne a échappé à la foule après s'être caché dans le van. Le service d'ordre a invité le chauffeur du minibus d'Al Jazeera à quitter la place avant que cela ne se transforme en scène de lynchage. Cette affaire démontre, si besoin est, que la chaîne est en perte de vitesse en Tunisie, berceau de la révolution arabe. Autre affaire qui a éclaté récemment en Tunisie: la polémique qui a enflé, il y a quelques semaines et qui affirme que le président provisoire, Moncef Marzouki, perçoit un salaire pour les chroniques dont il alimente régulièrement le site de la chaîne. La chaîne Al Jazeera est sortie de son silence par le biais de son directeur, l'Algérien Mustapha Souak, et a démenti ces informations. Mustapha Souek a rappelé toutefois que Moncef Marzouki est un militant des droits de l'homme avant d'être président de la République et qu'il s'adonnait à l'écriture bien avant la révolution. La chaîne a précisé que de telles allégations peuvent avoir un impact et écorner l'image d'un chef d'Etat connu pour sa loyauté et son patriotisme. Ces deux affaires confortent les chiffres de la chaîne qatarie Al Jazeera qui est en perte de vitesse dans tous les pays du Maghreb, selon un rapport confidentiel interne. La majorité des nouvelles chaînes nées après les révolutions arabes, en Afrique du Nord et en Egypte dépassent la télévision qatarie dans les sondages. En Egypte, Al Jazeera a été dépassée par la télévision locale privée de Sawaris Ontv, rachetée récemment par l'homme d'affaires franco-tunisien Tarek Ben Ammar. En Algérie, c'est Ennahar TV qui a effacé Al Jazeera, dans le traitement des affaires d'In Amenas et la guerre au Mali. En Libye, Al Jazeera est distancée par Libya Al-Ahrar, une télévision libérale pourtant formée par des éléments d'Al Jazeera. Enfin, en Tunisie, l'audience de la télévision arabe a été divisée par cinq en un an, s'établissant à 200.000 spectateurs en moyenne au quatrième trimestre 2012. Quand au Maroc, l'audience recule nettement de 2,5 millions à 1,8 million. Ce recul est dû notamment au traitement de la chaîne de la guerre en Syrie, mais surtout à la manipulation des infos réelles venues d'Afrique du Nord et qui ne cadrent pas avec les gouvernements islamistes installés après la révolution en Tunisie, en Egypte et au Maroc. [email protected]