Avec cette nouvelle tournure, la crise qui ronge la commune de Barbacha s'accentue davantage, désormais. Le wali de Béjaïa, M.Ahmed Hamou Touhami a dû faire appel, hier, à la force publique pour disperser le campement de la population de Barbacha installé devant le siège de la wilaya. Mohand Sadek Akrour, ex-maire de Barbacha, animateur de la contestation populaire ainsi que quatre autres partisans de la même cause, auraient été interpellés hier après-midi par les services de sécurité, pour atteinte à l'ordre public et empêchement des travailleurs de la wilaya de regagner leurs postes de travail après la pose déjeuner. A l'appel du collectif de solidarité des citoyens de la commune de Béjaïa avec la lutte de la population de Barbacha, une marche populaire s'est ébranlée hier depuis le carrefour des quatre chemins suivie d'un campement devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour exiger le respect de la volonté populaire, la transparence dans la gestion des affaires publiques et la satisfaction des besoins sociaux de la population. Désormais, le torchon brûle, depuis hier entre le premier responsable de la wilaya et les protestataires de Barbacha. La crise que traverse la commune de Barbacha est désormais transposée à la wilaya. Le wali de Béjaïa accuse clairement l'ex- maire d'être derrière le blocage de la commune. Les protestataires de leur côté, accusent clairement le wali d'être responsable de la crise en refusant d'appliquer l'article 46 du code communal «au lieu d'appliquer l'article 46 du code communal, le wali de Béjaïa instrumentalise la mafia locale...il portera seul la responsabilité d'un éventuel dérapage..» peut-on lire dans leur déclaration. Ainsi, avec l'interpellation de l'ex-maire de Barbacha et l'utilisation de la brigade anti-émeute, la crise qui secoue la commune et daïra de Barbacha risque de se compliquer davantage. Pour rappel, les habitants de Barbacha, mécontents des alliances qualifiées de «contre nature» établies contre leur maire d'obédience PST, qui a la majorité relative lors des locales, ont pris l'initiative de fermer les sièges de la daïra et de l'APC de Barbacha depuis plus de quatre mois. Ils ne sont pas près de renoncer à leur exigence principale, à savoir la dissolution de l'actuelle APC. La population de Barbacha qui vit depuis près de quatre mois dans un climat de protestation et de tension, ne semble pas au bout du tunnel. Avec cette nouvelle tournure, la crise s'accentue davantage, désormais. A l'heure où nous mettons sous presse, le face à face entre la brigade anti-émeute et les protestataires de Barbacha se poursuit devant le siège de la wilaya. Ces derniers exigent la libération de l'ex-maire de Barbacha, Mohand Sadek Akrour et ses camarades interpellés.