Les délégués de l'AGO de la population réclament la démission des 15 élus de l'APC afin d'organiser de nouvelles élections. La crise qui secoue depuis quelque 70 jours la commune de Barbacha, est-elle sur le point de connaître son épilogue ? Tout semble du moins y concourir. La rencontre, tenue jeudi en fin d'après-midi au siège de la wilaya – et qui avait duré jusqu'aux environs de 20h, y a grandement contribué. Les véritables acteurs, à savoir les délégués de l'Assemblée générale ouverte de la population de Barbacha et les autorités civiles et militaires, à leur tête le wali de Béjaïa, ont manifesté leur volonté de trouver une issue à cette crise. Car l'irréparable est vite arrivé dans ce genre de situations : le ramassage scolaire n'est pas assuré faute de bons de gasoil ; la cantine scolaire est à l'arrêt ; la collecte des ordures ménagères n'est pas assurée non plus — n'était la période hivernale, un problème de santé publique aurait été inévitable en période estivale ; si le service de l'état civil marche, les fonctionnaires ne sont pas payés pour autant, etc. La liste des inconvénients auxquels sont confrontés les Barbachois est longue. Les autres protagonistes dont dépend la solution préconisée au terme de la réunion sont les huit élus de la coalition (RCD, FFS et FLN) de laquelle est issue le “nouveau maire", censé présider aux destinées de l'Assemblée populaire communale. Mais le siège de l'APC est fermé par la population, qui accuse la coalition d'avoir “trahi la volonté populaire". Avant d'évoquer les propositions, retour sur le déroulement d'une réunion où tout le monde a parlé en toute liberté. Les délégués de l'AG ouverte de la population ainsi que les responsables locaux du PST ont indiqué qu'ils ont répondu favorablement à l'invitation du wali de Béjaïa, parce qu'il y avait une volonté de dépasser la crise. Les responsables des services de sécurité y avaient grandement contribué, de l'aveu même des intervenants. Ils ont ensuite dit leurs quatre vérités à la face du chef de l'exécutif, accusé d'être à l'origine du blocage. Celui-ci s'est défendu. Il a encaissé par moments et rétorqué parfois. Le principal pour lui c'était de trouver une issue à la crise, d'autant que ceux qui détiennent la solution ont répondu présent à son invitation. Bien que des noms d'oiseaux, des accusations graves parfois, des mots regrettables aient été écrits, noir sur blanc pour certains, ou prononcés — ou du moins attribués —, tout le monde a souhaité tourner la page. Pourtant, depuis le début de la crise, aucun incident notable n'a été signalé, hormis bien sûr l'incendie dont a fait l'objet le siège du FLN. L'AG ouverte de la population de Barbacha avait dénoncé dans l'un de ces communiqués l'acte et accusé des forces occultes d'en être à l'origine. Une enquête est ouverte par la Gendarmerie nationale. Rappelons que le mouvement de protestation est né au lendemain de l'installation, au niveau de la wilaya de Béjaïa, de la nouvelle assemblée populaire communale (APC) de Barbacha en l'absence des six élus PST, qui avaient obtenu 39% des suffrages exprimés. Depuis, la population de Barbacha a mis des scellés aux sièges de l'APC et de la daïra — le chef de daïra étant accusé de partialité, pis encore d'avoir fait campagne pour les autres listes contre la liste du PST. “Si vous m'apportez des preuves de ce que vous avancez, je n'hésiterai pas à faire mon rapport", a déclaré le wali de Béjaïa. Les délégués de l'AGO de la population réclament, depuis, la démission des 15 élus de l'APC afin d'organiser de nouvelles élections. Les six élus PST ainsi que l'élu du RND ont remis leur mandat à la population. Les autres refusent obstinément. C'est d'ailleurs la solution préconisée par les mêmes délégués, jeudi dernier devant le wali. Une démission qui doit néanmoins se faire au siège de l'APC, devant le chef de daïra. Si les sept élus ont accepté le principe, cela n'a pas été le cas du “président d'APC" de Barbacha, M. Benmeddour, qui n'a pas souhaité prendre d'engagement comme le lui avaient demandé les délégués présents. Mohand Saddek Akrour, le maire sortant de la commune et tête de liste PST, s'est adressé également à celui qui fait office de président de l'APC : “J'interpelle la conscience de M. Benmeddour : êtes-vous prêts à remettre votre mandat ainsi que celui des autres membres de la coalition en jeu ?" Le wali de Béjaïa s'est engagé pour sa part “si la démission de l'ensemble des élus est effective, à saisir aussitôt le ministère de l'Intérieur" en précisant : “il faut donc commencer par vous réunir le plus rapidement possible". M O