L'armée d'occupation israélienne vient de commettre un nouveau crime contre le peuple palestinien à Gaza. Des bulldozers, protégés par des chars et des blindés de l'armée israélienne avaient commencé tôt, hier matin, à raser les champs agricoles de la localité de Zeitoun, au sud de la ville de Gaza. Les soldats retranchés dans les chars ont tiré à bout portant sur la population qui s'opposait à la destruction de leurs biens, tuant huit personnes et en blessant dix autres. C'est le énième massacre commis par l'armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le début de l'année après les incursions sanglantes et répétées à Raffah, ces dernières semaines. Outre la population qui subit au quotidien le joug de l'armée d'occupation israélienne ce sont également les sources de vie de cette population qui sont l'objet de destructions ponctuelles notamment les champs agricoles et les oliveraies, en plus des destructions systématiques des habitations des résistants palestiniens. Depuis septembre 2000 Israël applique, sans autre forme de procès, la loi du talion à toute une population parquée dans des ghettos strictement encadrés par son armée d'occupation. L'armée israélienne justifie ces destructions et ces massacres, en majorité des civils, par la recherche d'«activistes» palestiniens. Ainsi, Israël s'est donné tous les droits de tuer les Palestiniens, conforté dans cette macabre besogne par le silence complice d'une communauté internationale tétanisée par l'Etat hébreu, prompte à réagir uniquement lorsque ce sont les Israéliens qui sont victimes d'opérations de la résistance palestinienne. La sanglante incursion de l'armée israélienne à Gaza se déroulait au moment même où des émissaires américains, John Wolf, chargé de la supervision du plan de paix dit de la «feuille de route», et David Satterfield, un haut responsable du département d'Etat, étaient reçu par le Premier ministre palestinien Ahmed Qorei. Celui-ci ne manqua pas de condamner fermement cette nouvelle agression israélienne. Réagissant devant la presse à Ramallah, le responsable palestinien a indiqué que «ce qui se passe à Gaza est l'un des crimes qu'Israël commet quotidiennement. Nous avons évoqué ce sujet avec les Américains et nous leur avons dit qu'il fallait que l'agression contre notre peuple cesse». De son côté, Nabil Abou Roudeina, conseiller du président Arafat a déclaré : «Nous faisons porter au gouvernement israélien la responsabilité de ce nouveau massacre qui vise à saboter les efforts internationaux et arabes.» En commettant son agression meurtrière au moment où des émissaires américains se trouvent sur place au Proche-Orient, indique, à tout le moins, le mépris que professe Israël à l'endroit de tout ce qui ne conforte pas son diktat sur la région, les dirigeants israéliens certains qu'ils sont de l'impunité que leur offre le parapluie américain, alors que les Etats-Unis étaient censés contribuer au rapprochement des points de vue israélo-palestiniens. Au plan diplomatiques la bataille pour le «mur», dont les audiences commencent à la Cour internationale de Justice, (CIJ) le 23 février prochain, entre dans le vif avec la prise de position d'organismes israéliens opposés à la ligne que construit le gouvernement Sharon. Ces opposants israéliens à la construction du «mur de l'apartheid» se préparent à présenter, devant la Cours de La Haye, leurs arguments contre le nouveau mur de Berlin. Ainsi, les organisations israéliennes de défense de droits de l'homme ont adressé des mémorandums aux gouvernements israélien et palestinien demandant que leurs voix soient entendues. «Nous voulons faire entendre nos voix devant la Cour pour dénoncer la construction du mur par le gouvernement israélien dans les territoires occupés» indiquent ces groupes, qui s'estiment partie prenante dans cette affaire. Ces organisations soulignent par ailleurs: «Nous représentons une importante partie de l'opinion israélienne opposée à la construction du mur», considérant que la barrière qu'édifie Israël «créerait les frontières d'un Bantoustan palestinien.» Et c'est là la finalité même du projet de Sharon qui a toujours affirmé qu'il fallait enfermer les Palestiniens dans des structures strictement contrôlées par l'armée israélienne. La CIJ a été saisie, le 8 décembre dernier, par l'Assemblée générale de l'ONU en vue de donner un avis sur «les conséquences juridiques de la construction de la ligne» que l'ONU, dans son écrasante majorité, avait condamnée lors d'une assemblée générale extraordinaire, consacrée à cette question, à la demande du représentant palestinien à l'ONU, Nasser Al-Kidwa.