Le prince milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal a appelé à organiser en Arabie saoudite des élections, mêmes partielles, du Majles al-Choura et à élargir les prérogatives de cette instance consultative. Dans un entretien télévisé diffusé mardi soir par plusieurs chaînes de télévision, le prince Al-Walid, un neveu du souverain saoudien, a réclamé «des élections, même partielles, et surtout des prérogatives» au Choura, où la femme vient de faire son entrée pour la première fois dans l'histoire du royaume. Le roi Abdallah a nommé en janvier 30 femmes parmi les 150 membres du Majliss al-Choura, une instance qui n'a pas le droit de légiférer et se contente de conseiller le gouvernement sur les politiques générales du pays. Le prince Al-Walid a en outre déploré la tournure «négative» des changements politiques dans les pays du Printemps arabe où les politiques des nouveaux gouvernements «n'ont pas reflété les aspirations des peuples (...) à la liberté et à la justice». Tout en estimant que le Printemps arabe ne toucherait pas les monarchies du Golfe dont «les dirigeants veillent aux intérêts de leurs peuples», il a appelé à la création en Arabie saoudite d'un conseil ministériel restreint pour être à l'écoute des préoccupations de la population. Ce conseil restreint se chargera du suivi «des services et des conditions de vie des citoyens» et son président peut être «un membre de la famille régnante» ou choisi «en dehors de cette famille». Le prince Al-Walid a par ailleurs plaidé pour l'ouverture de la Bourse saoudienne, le premier marché du monde arabe, aux investisseurs étrangers qui pourraient être autorisés à «prendre 20% ou 30% des parts» dans des sociétés cotées. Il a également proposé que l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, se dote d'un fonds souverain pour fructifier ses réserves en devises, estimées selon lui à 700 milliards de dollars. Le prince Al-Walid, l'une des grosses fortunes du monde, est à la tête de Kingdom Holding qu'il contrôle à hauteur de 95%. Ce groupe est un grand investisseur mondial: il possède une chaîne d'hôtels de luxe, dont le palace parisien Georges V. Il détient aussi des parts dans Citigroup (banque), News Corp (médias), Apple (informatique), et Walt Disney Corp.