«L'audiovisuel a envahi le monde des arts plastiques exactement comme il est devenu assourdissant dans notre vie quotidienne. Il est temps de s'interroger sur le retour au silence.» Paul Virilio La confirmation du ministère de la Communication de l'octroi d'agrément aux chaînes de télévision Echourouk TV, Ennahar TV et El Djazairia TV, a créé un grand débat sur la scène audiovisuelle algérienne. Le premier surpris de cette décision est, selon certaines sources, le patron de Nessma TV, Nabil Karoui, qui avait longuement revendiqué l'octroi d'une autorisation administrative pour son bureau à Alger. Cette décision intervient au moment où il envisageaient de lancer même une déclinaison de Nessma TV en Algérie. Le patron de Nessma TV ne perd pas espoir de décrocher le fameux sésame. Interrogés sur cette décision, les patrons des autres télévisions algériennes exerçant sur le territoire algérien commentent différemment la décision du ministère de la Communication. Pour le patron de Numidia News TV, Samy Riad, NNews TV n'a pas besoin pour le moment de bureau ou de représentation à Alger, c'est une chaîne de droit suisse, qui possède plusieurs bureaux dans le monde. Même si Alger est privilégiée, elle demeure une station comme toutes les stations de Numidia News existantes dans le monde. Numidia News possède une accréditation pour ses journalistes, mais espère posséder un bureau, conclut M. Samy Riad. Pour certains responsables de télévisions privées algériens, il est encore tôt pour revendiquer une représentation, il faudrait attendre l'adoption de la loi audiovisuelle qui vient d'être examinée par le gouvernement pour envisager de créer un bureau. C'est l'avis partagé par un responsable d'Atlas TV dont le siège est installé à Londres. De son côté, Mohamed Hakem, le responsable de la futur télévision du groupe Haddad, estime qu'il est encore tôt pour déposer une demande d'un bureau. La télévision est en phase de construction et le jour où le projet sera finalisé, le ministère de la Communication sera sollicité pour un agrément. Il est clair que pour ses grandes network algériennes, il est important d'être en conformité avec la loi et d'attendre de voir plus clair avec cette loi audiovisuelle. Aucune réaction néanmoins de la part de Hoggar TV ou encore de l'Index TV, qui contrairement à Atlas TV ou la télévision de Haddad, ont besoin de cette autorisation pour décrocher des marchés publicitaires. Il faut savoir que ces autorisations administratives sont provisoires et celles-ci sont valables jusqu'au 31 décembre 2013. Tout dérapage politique et médiatique entraînera la correction ou le retrait de ce fameux agrément, affirme le communiqué du ministère de la Communication avec une «lancinante» précision. Le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, avait indiqué récemment que le secteur de la communication franchira, à l'aube de l'année 2014, une nouvelle étape dans le processus de son développement avec l'ouverture du champ audiovisuel, décidée par le président de la République. C'est chose faite, en attendant mieux. [email protected]