Des partis politiques comme le MPA et le TAJ se disent pour un quatrième mandat de Bouteflika, alors que d'autres se mobilisent pour contrecarrer cette option. Alors que les partis politiques sont suspendus à la décision du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, de briguer ou pas un autre mandat, la classe politique est divisée entre partisans et opposants à un quatrième mandat. Si la position du FLN et du RND, qui sont des partis du pouvoir et qui soutiennent un 4e mandat de Bouteflika est naturelle, il n'en est pas de même pour les autres partis nouvellement créés. Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a réitéré, avant-hier à Constantine, son soutien au chef de l'Etat s'il décide de se porter candidat. «Si le président décide de reconduire sa candidature, nous allons le soutenir comme nous l'avons toujours fait, s'il renonce, une réunion du parti s'impose et de là, nous déciderons de ce qu'il faut faire», a indiqué M. Benyounès. Le président du parti Tadjamoua Amel El Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul a, lui aussi, affirmé son soutien à un 4e mandat de Bouteflika. «En démocratie, chacun est libre de se porter candidat. Notre parti soutiendra la candidature du président Bouteflika dans le cas où il se présenterait à un 4e mandat», a souligné M. Ghoul, lors de la cérémonie d'installation des bureaux communaux et de wilaya dans la région de Tlemcen. Le Parti des travailleurs (PT) ne s'oppose pas à un autre mandat du chef de l'Etat. La secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, considère que la limitation du nombre de mandats présidentiels, est contraire à la démocratie. Elle n'est contre la candidature de personne, y compris celle du chef de l'Etat. Mme Hanoune plaide pour le principe de la révocabilité du mandat par le peuple quand celui-ci juge que le président élu n'a pas honoré ses engagements. Mais un 4e mandat pour Bouteflika ne fait pas l'unanimité et plusieurs autres partis se disent contre. Le parti Jil Jadid de Sofiane Djilali et l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, ainsi que Mohamed Mechati, membre du groupe des 22, ont constitué un front contre un 4e mandat. Estimant que le bilan de Bouteflika durant ses 15 années de règne est «désastreux», les initiateurs de ce front appellent les autres forces politiques à les rejoindre. Il y a plusieurs semaines, un autre groupe constitué de 11 partis politiques a appelé le chef de l'Etat à partir de la présidence de la République. De son côté, le RCD a appelé à la destitution de Bouteflika en vertu d'un article constitutionnel. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (Ufds), a indiqué, avant-hier, qu'un 4e mandat pour Bouteflika est «un mandat de trop», au vu de la conjoncture que traverse le pays empreinte de «scandales de corruption, de malaise social et de renversement des valeurs». Toutes ces positions sont exprimées alors que le concerné n'a rien encore dit sur la question. Mais les observateurs estiment que Bouteflika ne briguera pas un autre mandat. Plusieurs éléments d'analyse confirment cette thèse, à commencer par le discours prononcé à Sétif, le 8 mai 2012, dans lequel il a proclamé: «Ma génération est finie.»