«Qui sème le vent récolte la tempête» Adage français L'accréditation des bureaux de Echourouk TV, Ennahar TV et El Djazairia TV, coïncide curieusement avec l'arrêt de la chaîne de la propagande islamiste Al Magharibia TV. Cette télévision qui avait été lancée en 2011 à partir de Londres par le fils aîné de Abassi Madani avec des capitaux qataris, a cessé de diffuser depuis quelques jours. Dans un communiqué en arabe signé par le Conseil d'administration de la chaîne, Al Magharibia TV explique qu'elle a cessé d'émettre suite à des pressions politiques externes fortes, sans pour autant citer l'origine de ces pressions. Mais selon d'autres analystes et sources internes à la chaîne, cet arrêt fait suite à des problèmes internes entre les associés de la chaîne. Un de ces actionnaires, anonymes pour la plupart, le docteur Salah-Eddine Sidhoum, ancien partisan de l'ex-FIS, installé en Europe depuis plus de 15 ans, aurait exprimé ses désaccords avec Oussama Madani sur la ligne éditoriale de la chaîne. Le conflit est également d'ordre financier. En effet, la destination des entrées financières provenant du Qatar n'est pas connue et pas visible. Al Magharibia TV fonctionne sans régie publicitaire et sans programme de divertissement. La majorité des programmes diffusés sont des débats politiques avec des intervenants par téléphone ou sur le plateau. Et la majorité des invités sont des résidus du parti dissous ou des opposants en exil à l'étranger. En effet, Larbi Zitout, Karim Moulaï et Mourad Dhina passent, tour à tour, sur le plateau pour déblatérer à sens unique leur discours belliqueux contre le pouvoir sans pour autant proposer un plan de société ou éclaircir l'opinion sur une véritable transition démocratique véritable. Al Magharibia TV s'est également spécialisée dans la diffusion des vidéos des manifestants algériens qu'elle repêche sur YouTube en faisant réagir des citoyens algériens honnêtes. Le conseil d'administration d'Al Magharibia n'a pas trouvé la bonne excuse pour signifier sa mort audiovisuelle que de dire que la chaîne avait subi des pressions politiques. Une stratégie qui ressort à chaque arrêt de la chaîne et ce n'est pas la première fois qu'Al Magharibia interrompt ses programmes pour des raisons de gestion et différends politiques. Mais la véritable raison de leur arrêt, c'est aussi la liberté de ton prise par les nouvelles télévisions privées algériennes, notamment Echourouk TV et Ennahar TV qui ont donné la parole aux mécontents des réformes et atténuer les critiques d'Al Magharabia sur la mauvaise gestion des collectivités locales et des réformes politiques et sociales en Algérie. La vox populi qui avait fait la force et le succès d'El Magharibia TV a très vite basculée vers le camp de Echourouk et Ennahar TV. Ce qui a réduit fortement l'audience de cette télévision dite de l'opposition. Les Algériens qui ont souffert durant une décennie du terrorisme ne veulent pas accorder du crédit à une télévision qui envisage d'instaurer la division et le chaos. [email protected]