Ce sont quelque 11.500 adhérents du syndicat qui vont paralyser les hôpitaux du pays. «Trop, c'est trop!», après plusieurs mois de patience, le Snpsp (Syndicat national des praticiens de santé publique) «renoue avec la protestation». C'est en ses termes que le Docteur Lyès Merabet, responsable de ce syndicat autonome, a entamé hier matin à Alger, en son siège, une conférence de presse, au cours de laquelle il a appelé les adhérents au Snpsp à participer massivement à la journée de protestation nationale et au sit-in devant le siège du ministère de la Santé, mercredi 17 avril à 11h, et à une grève de trois jours les 22, 23 et 24 avril courant. Après six mois d'attente, le Snpsp se dit convaincu de la nécessité de revenir à la protestation. Pour le docteur Merabet, depuis le changement de ministre, en septembre dernier, on nous demande de patienter, car «le chef du département est nouveau», déplore-t-il. Le Dr. Merabet n'a pas été avec le dos de la cuillère pour dénoncer «haut et fort» la non-application de l'accord négocié en 2011 sur le projet d'amendement du statut particulier des praticiens de la santé publique, la promulgation du régime indemnitaire dans les termes négociés en 2011, avec application rétroactive à partir de 2008, l'accès au grade de praticien en chef et la revalorisation des indemnités et primes spécifiques à la région du Grand-Sud tout comme il réclame le régime indemnitaire relatif aux points de contagion et de garde. Le Dr. Merabet a regretté qu'aucune prise en charge n'ait été proposée par le ministère de la Santé malgré l'engagement du Premier ministre, Sellal, d'apporter des solutions aux revendications des praticiens de la santé publique. En effet, depuis l'accord de 2011, qui a été suivi d'une réunion avec le nouveau ministre Abdelaziz Ziari, en décembre 2012, «rien de concluant ni de concret n'a été décidé ni accompli», souligne le conférencier. Les décideurs se complaisent dans le leitmotiv «nous allons faire, nous allons faire...» au grand dam du syndicat auquel adhèrent 11.452 praticiens sur les 18.000 actifs environ, a déploré le Dr. Merabet. Ce dernier a soulevé nombre de problèmes relatifs à l'ancienneté et la promotion au grade supérieur après 10 ans d'expérience, c'est-à-dire accession au doctorat à l'échelle 16, conformément au décret présidentiel promulgué à cet effet. 4000 praticiens environ se trouvent dans cette situation, a précisé Merabet qui a, par ailleurs, assuré que «beaucoup d'amendements n'ont rien à voir avec les salaires.» Le conférencier n'a pas manqué d'évoquer diverses entorses à l'activité syndicale garantie par la Constitution, qui sont advenues dans les «wilayas de Mila, dont l'installation d'un syndicat a été purement et simplement interdite par le directeur de l'hôpital de Bordj Bou Arréridj où 13 hospitaliers, dont trois médecins, ont été licenciés arbitrairement pour avoir participé à un mouvement de protestation, et à Batna où l'on assiste à une véritable chasse aux sorcières dans les établissements de santé de proximité.» Au ministère, on assure que depuis la dernière réunion du 14 mars 2013, «le dossier est encore au stade d'arbitrage», dénonce encore le Dr. Lyes Merabet devant un grand nombre de journalistes spécialisés dans le domaine de la santé. Le bureau national du Snpsp se réunira le 27 avril 2013 à Alger pour évaluer la situation et décider des suites à donner au mouvement de protestation.