Le président Al Assad devait prononcer hier un important discours à l'occasion des festivités de l'indépendance du pays Avant son discours d'hier soir, le président syrien a pris une série de mesures dont la promulgation d'un décret d'une amnistie partielle entrant dans le cadre de la célébration du 67e anniversaire de l'indépendance de la Syrie. Le président syrien Bachar al-Assad devait exposer hier soir sa vision de la situation dans son pays, ravagé depuis deux ans par une rébellion sanglante. Dans une interview menée par la chaîne Al-Ikhbariya diffusée le jour de l'Indépendance qui marque la fin de la présence française en 1946, il a mis l'accent sur le soutien apporté par des pays occidentaux et des monarchies du Golfe aux rebelles qui cherchent à renverser le régime syrien par la force. «Je ne peux pas croire que des centaines de rebelles entrent avec leurs armes en Syrie alors que la Jordanie est capable d'arrêter une seule personne portant une arme légère pour aller résister (contre Israël) en Palestine», a-t-il notamment indiqué dans un extrait publié sur la page Facebook de la présidence. Depuis plusieurs semaines, les insurgés se sont emparés d'une bande de 25 km dans le sud de la Syrie à la lisière de la Jordanie et Damas a accusé son voisin d'entraîner les rebelles et de les laisser entrer avec leur armes en Syrie pour combattre l'armée régulière. Diffusant des images de l'époque du mandat français (1920-1946), la télévision d'Etat fait un parallèle entre les héros de l'Indépendance et l'armée syrienne d'aujourd'hui. «La commémoration du retrait du dernier soldat français est une page éclatante dans l'Histoire de la Syrie et les héros de notre valeureuse armée mènent aujourd'hui le combat contre le terrorisme», dit-elle. Sur le même thème, le ministère syrien des Affaires étrangères a épinglé la France qui avait critiqué la veille une amnistie partielle décrétée par M.Assad. «Le président Assad a promulgué ce décret la veille du jour de l'Indépendance qui marque la fin de l'occupation française et le ministère des Affaires étrangères demande au gouvernement français de cesser de s'immiscer dans les affaires intérieures syriennes», selon un communiqué cité par l'agence Sana. La France, singulièrement, est un des principaux pays occidentaux à soutenir de toute les manières la rébellion. Damas soutient que le conflit perdure à cause du soutien étranger - militaire, financier et diplomatique - fourni aux insurgés. «Le peuple syrien ne permettra pas à la France de revenir dans le pays par le biais du soutien aux groupes terroristes et en conspirant pour faire couler le sang syrien. «La France est mal placée pour juger la politique syrienne», estiment les Affaires étrangères. La Russie, a qualifié pour sa part de «négatif» le rôle joué par le groupe des «Amis de la Syrie», à trois jours d'une nouvelle réunion de ce groupe à Istanbul. «Pour l'instant, nous considérons que ce processus contribue d'une façon négative aux accords de Genève» portant sur les principes d'une transition en Syrie, a dit à la presse le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au terme d'un entretien avec son homologue turc Ahmet Davutoglu dans cette ville. Sur le front, au moins 12 personnes, dont deux enfants, ont été tuées hier par des tirs contre la localité de Boueida, dans l'est de la province centrale de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne).