Dans un pays paralysé par les pillages et les violences qu'elles n'arrivent pas à enrayer, les autorités centrafricaines ont demandé l'aide de la France et des pays voisins, à la veille du sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale sur la Centrafrique à N'Djamena aujourd'hui. Le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, a demandé dans un message radiotélévisé mardi soir «l'appui» de la France et de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale), «en tant que forces impartiales, pour la conduite des opérations de sécurisation de la ville de Bangui et toutes les régions de notre pays». «De nombreuses familles ont été atteintes dans leur chair, en subissant des pertes en vies humaines et des pillages de tous ordres. Ces faits affectent la cohésion sociale et tendent à rompre le pacte de l'unité nationale gravée dans notre devise», a déploré M.Tiangaye, issu de l'ancienne opposition au président déchu François Bozizé. Depuis la prise de Bangui par la coalition Séléka le 24 mars, le nouveau pouvoir n'arrive pas établir l'ordre dans Bangui, incapable de juguler l'anarchie que l'offensive rebelle n'a pas manqué de produire dans un pays fragile et parmi les plus pauvres du monde. De nombreux habitants y vivent dans la peur des pillages et de l'insécurité, mais sont aussi excédés par le comportement d'anciens rebelles. Pendant le week-end, une vingtaine de personnes ont trouvé la mort dans des heurts entre anciens rebelles et habitants de deux quartiers de la capitale. Parmi les victimes, sept hommes du Séléka, dont au moins un lynché par la foule en colère. Dans son allocution, le Premier ministre a également appelé «tous les représentants des pouvoirs publics, ainsi que les présidents des délégations spéciales de Bangui, les chefs de quartiers, les chefs des villages, les leaders d'opinion» à s'impliquer pour «la sensibilisation de la population autour de la recherche des idéaux de paix, de sécurité et d'unité nationale». Mardi, le nouveau président, Michel Djotodia, chef du Séléka, avait annoncé un renfort de 500 hommes à la police et 500 autres à la gendarmerie, ainsi que le casernement des combattants du Séléka. Ce casernement vise à retirer des rues les anciens rebelles, dont beaucoup n'hésitent pas à piller ou à se servir de leur force pour commettre des exactions. Il doit aussi permettre d'arrêter les individus armés se faisant passer pour des combattants du Séléka.