La nouvelle Constitution doit apporter de nouveaux éléments pour le pays, à commencer par l'officialisation de la langue amazighe et la rupture avec les pratiques du parti unique. Qualifiant la politique de Tayeb Louh, ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale de «politique de l'autruche», la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) revient sur l'ère de l'esclavagisme qui guette le monde du travail en Algérie. «Inconcevables et inadmissibles les conséquences de la loi qui a été votée depuis 2005, qui a ouvert le champ aux sous-traitants et autres multinationales qui exploitent les travailleurs algériens à bas prix dans leur propre pays, et on continue de parler de la souveraineté nationale», a déploré hier, Louisa Hanoune, lors de sa rencontre avec les représentants des syndicats des 48 wilayas de son parti, à la Mutuelle des travailleurs à Zéralda. Evoquant les blocages de la loi 87 bis qui ne devra plus être appliquée, après sa remise en cause depuis 15 ans, Mme Hanoune a fait porter une très lourde responsabilité au ministère du Travail, tout en qualifiant d'autre part, les entreprises multinationales et les sous-traitants de sociétés «hors-la-loi», au point de soulever un tollé d'insatisfaction à l'échelle nationale, notamment au sud du pays qui n'a jamais connu de mouvement de protestation publique à ce point. Depuis la promulgation de la loi 87 bis qui a été imposée par le FMI, l'Algérie a enregistré la fermeture de 1500 entreprises, en plus de 1.200.000 employés qui ont été libérés, dont 450.000 emplois directs qui ont été mis aux chômage dans le secteur industriel. Le ministère du Travail doit revoir sa politique à travers la réorganisation des missions de l'Anem, l'Ansej, le Cnac et l'Angem, selon Mme Hanoune. La résolution de la problématique du chômage, doit être revue dans le cadre d'une politique globale et non pas dans la régionalisation du problème. Idem pour le secteur de la formation qui n'a pas été à la hauteur des attentes en matière de formation des jeunes, au point d'importer des ouvriers de la Chine pour les besoins de la réalisation de l'autoroute Est/Ouest, ainsi que pour les besoins de la construction des logements. Brossant un tableau noir sur la réforme politique, la secrétaire générale du PT a indiqué que la révision de la Constitution doit apporter de nouveaux éléments pour le pays, a commencer par la rupture de toutes les pratiques du parti unique et surtout, l'officialisation de la langue amazighe et son enseignement à l'échelle nationale, dit-elle. Sans pour autant se prononcer pour sa candidature à l'élection présidentielle de 2014, Louisa Hanoune n'a pas hésité à utiliser des formules directes et franches pour repousser les mauvaise langues qui s'expriment aux dépens de l'intérêt du pays. «Il faut barrer la route aux vautours et les corbeaux qui veulent se présenter à la prochaine échéance présidentielle, alors qu'ils ne font que préparer le marché national pour les étrangers aux dépens de la souveraineté nationale», dit-elle sans citer de noms. S'exprimant au sujet des nouvelles mesures de lutte contre la corruption et l'arrivée des nouveaux riches, la secrétaire générale du PT a été intransigeante: «Il faut nationaliser sans état d'âme, tous les biens et l'argent de ces arrivistes qui ont gangrené l'économie du pays, tout en appauvrissant le peuple, malgré la richesse du pays», a-t-elle lancé à l'égard des suceurs de sang des travailleurs algériens.